Quand le chat n’est plus là, il est là quand même

A Lauwin-Planque, des chats disparaissent, retrouvés mystérieusement morts dans les jardins de la ville.
La maire, Sonia Vallet, réagit en adoptant le vocabulaire de Christian Poiret, son illustre prédécesseur.
L’imitation est la recette du succès  : « c’est très triste pour les chats. On ne va pas lâcher, on va faire la lumière là-dessus. On aura le fin mot, j’en suis sûre » .

Empoisonnement par des voisins ne supportant pas le vagabondage des félidés sur leurs plates-bandes ? Épidémie de COVID animal ? Manque de vigilance des maîtres ? La municipalité se perd en conjectures.

Le patron ne peut plus cumuler

Décidément, il s’en passe des choses à Lauwin-Planque. Il y a, certes, l’inquiétante disparition des chats, mais aussi, sujet pour les douaisinologues, diverses péripéties qui agitent le conseil municipal et, au delà, un « village » qui bruisse de mille rumeurs.

Du temps du président au carré, guidé d’une main de fer, tout ce monde là marchait d’un seul pas, obéissant au doigt et à l’œil.
Malheureusement, la loi sur le cumul est passée par là. Il a bien fallu se séparer du mandat de trop.

Conseiller départemental, président dudit département du Nord – un des plus gros de France – président de Douaisis agglo, Christian Poiret a donc été contraint de se dessaisir de son boulot de maire, clé de toutes les responsabilités qui précèdent.

Dynastie ou compétences ?

Cela dit, pas folle la guêpe. D’abord, Christian Poiret a un peu trainé à décider, jouant des délais de la procédure lancée par Frédéric Chéreau après les élections cantonales.
En février 2023, huit mois après le scrutin, il a passé la main, restant toutefois conseiller municipal de la liste unique qui dirige le « village » depuis… 1995.

Le démissionnaire avait la ressource, comme dans toute république bananière, de placer son fils à la tête de la cité.
Qu’il ait eu des scrupules à adopter un principe monarchique qui préfère l’hérédité à la compétence ou que l’intéressé ait décliné l’offre, il est difficile de trancher. Fabien Poiret sera toutefois premier adjoint, on ne sait jamais.

Pour faire moderne, le président a opté pour une solution qui n’est pas sans rappeler sa binôme cantonale : placer une femme à la tête de la mairie.
On se doute ici que ni la compétence, ni l’hérédité ne jouent mais, à Lauwin-Planque, les désirs du patron, même démissionnaire, sont des ordres.

C’est ainsi que Sonia Vallet a été nommée maire.

L’affaire ne s’est pas passée simplement. Lauwin-Planque, c’est l’illusion démocratique qui se fracasse sur le réel.

Le premier adjoint, Bernard Barelle, pensait ainsi succéder au patron comme l’espèrent tous les brillants seconds. Il est vrai qu’il avait assuré l’intérim après la prise du département par Christian Poiret. Son moment était enfin venu.

Cette ambition n’entrait pas du tout dans les projets du patron. Pour les imposer, un despote sait se draper dans le voile de la démocratie, laquelle devait – bien contrôlée – soutenir la parité homme-femme.
Pas de bol, lors du vote « interne » organisé en septembre 2022, c’est le premier adjoint qui est sorti vainqueur. Pas de très loin (10 contre 8 voix) mais le gagnant c’était lui.

Christian Poiret a semblé dans un premier temps accepter la sanction populaire. Mais très vite, réalisant le danger d’un Lauwin-Planque dirigé par un autre, le patron a su démontrer une fois de plus qu’il était prêt à ne « rien lâcher » quant à son maintien par procuration à la tête du « village » .

Révolte des « Vigilants »

D’où le 20 février 2022, l’élection en bonne et due forme du premier magistrat de la commune.
Ce fut, selon la VDN, un « scrutin à la Koh Lanta » puisque qu’on a découvert à la fin du dépouillement – devant le ban et l’arrière-ban des parrains locaux – la victoire de la dame désignée par Christian Poiret… à une voix de majorité.

Cette élection à l’arrache a évidemment laissé des traces.

La liste unique de 2020, qui entre temps a perdu deux conseillers démissionnaires, s’est alors coupée en deux.
Deux clans s’opposent à 12 contre 5. Le quintet d’opposition, intitulé « Vigilance » , annonce bien le programme.

En juin dernier, les élections sénatoriales ont été l’occasion d’un nouveau conflit, lié à l’imprudence de deux conseillers qui ont osé le vote nul dans la désignation des délégués.
Cette audace a déclenché un pataquès dont seules les communes du Nord ont le secret, mélange d’impréparation, de méconnaissance des règles légales et de foirage dès que le patron absolu n’est plus là.

La normalisation est en route

Il est vrai que 3 délégués contre 2 pour les « Vigilants » minoritaires, ça la posait mal pour le maître du département du Nord.
Quand on pense qu’il sponsorisait en plus la liste du père Watebled qui devait ramasser la mise sénatoriale, c’était gênant.

En dépit du secret du vote, les services de renseignements lauwinois ont vite repéré les déviationnistes.
Les deux adjoints concernés se sont vus retirer leurs délégations à la vitesse de la lumière, ainsi Xavier Halut et Florence Thuillier qui avaient peut être montré, après l’élection de Sonia Vallet, le bout d’une oreille un peu trop neutre.

On se doute que « La lettre lauwinoise » © aurait bien aimé éviter l’étalement dans ses colonnes de la fronde qui déchire le « village » mais comment faire ?

Cette normalisation au nom du salut du parti unique lauwinois n’a pas empêché une dernière péripétie lors du conseil municipal du 27 septembre dernier. Sonia Vallet, opportunément « souffrante » , s’est bien gardée de le présider.

Ce furent donc le fils et le père qui s’en chargèrent, pour ce dernier pas qu’un peu.

La « bonne humeur » casse l’ambiance

Une association récemment créée, « Bonne humeur et détente » , a osé lors de la séance réclamer une subvention à la commune.
Fabien Poiret (le fils) ne savait pas trop quoi faire comme souvent mais Christian Poiret (le père) savait, lui.

D’abord la proximité de cette association avec les Vigilants lesquels, par ailleurs, se confondaient ignominieusement avec les bénévoles qui avaient déserté en décembre le célèbre marché de Noël du patron.
Comme l’aurait dit l’autre, « la demande était modeste mais les demandeurs ne l’étaient pas » .

Ce fut d’ailleurs, avec un refus catégorique du boss, l’occasion pour ce dernier, président au carré – conseiller municipal – maire putatif, d’exposer sa philosophie d’une association subventionnée.
Elle ne doit jamais « tirer » sur celui qui la nourrit mais surtout ne doit « pas faire de politique » . Ah oui, d’accord, mais si la « politique » de l’association soutient la collectivité locale qui paie, alors là c’est bon ?

On peut supposer que oui.

Si dans le Nord l’égalité et l’équité commandaient l’octroi de la manne, ça se saurait… © La Lettre Lauwinoise

Pour finir, on admire le courage de ces mutins qui ont levé l’étendard de la révolte au cœur même du « village » .
Quand on connait la vindicte qui vaut à tout déviant, soit la « damnatio memoriae » , soit la disparition, dans un périmètre de 100 bornes, du moindre appui matériel ou humain, ces citoyens méritent des éloges.

Car ils ont mis au jour, s’il le fallait encore, des pratiques politiques qui n’améliorent pas l’image du Douaisis.

Pensons à la mesquinerie insigne d’une intervention, dans une affaire à 500 balles, du président d’un conseil départemental qui gère un budget de 4 milliards d’euros.

Mesquinerie probablement provoquée par la trouille qui doit saisir l’intéressé quant à un « village » échappant à son contrôle. Selon la théorie bien connue des dominos, la fin des mandats pourrait apparaitre à l’horizon.

Mesquinerie, surtout, découlant d’une toute puissance qui lui permet de tout faire et même n’importe quoi. Pourquoi se gênerait-il ? Les limites sont franchies depuis longtemps.

A ce niveau, on s’interroge ainsi sur l’utilité d’une loi sur le cumul des mandats.

On se souvient, à ce titre, de la prédiction du regretté Guy Carcassonne, sur le risque de maintenir un maire démissionnaire dans son conseil municipal : « dans un tel système, se développerait la pratique du contournement par lequel un élu confierait la municipalité à un prête-nom, tout en continuant à agir comme son véritable patron. Ni la démocratie ni l’efficacité n’ont rien à y gagner » .

Depuis, la loi sur le cumul a pourtant permis cette absurde possibilité. Quand on voit la situation de Lauwin-Planque, le parlement aurait mieux fait d’écouter les experts…

Quand on sauve le « Mirabeau » avec nos sous

Alors là, on atteint des sommets dans le cynisme aggloméré quant à la solution miracle que vient de sortir de son bonnet notre parrain bien-aimé.
Voilà que Douaisis Agglo met la main au porte monnaie pour sauver « l’hôtel Mirabeau » , imposante verrue immobilière en plein centre de Douai dont l’apparence actuelle atteste de la bonne santé du territoire.

Nous avions à plusieurs reprises abordé le devenir de ce monument historique en déshérence, dès avril 2019 et, quatre ans plus tard, ici pour une visite improvisée qui donnait une idée des désastres qui peuvent parfois découler d’un projet mal conçu.

On va le faire… avec de l’argent public

A plusieurs reprises, Christian Poiret a botté en touche quand on lui mettait cet échec personnel devant les yeux.

Le propos lénifiant as usual était « que ça se fera un jour ou l’autre » mais comme le contraire commençait à se voir, pour éviter d’affaiblir la réputation d’omniscience de notre maître à tous, il fallait quand même bouger.

Nous y voilà.

Pour résumer, la communauté d’agglomération a voté cette semaine une délibération qui garantit l’emprunt de 12 millions d’euros pris par l’opérateur constructeur aménageur société hôtelière « Financière Vauban » qui, outre de posséder le bâtiment, devait débuter l’opération en… 2013.

Le plus risible était le lâche soulagement des « opposants » macroniens et socialos lesquels comme des gogos ont applaudi la manœuvre. On pense à la formule de Machiavel : « La férocité de ce spectacle fit le peuple demeurer en même temps content et stupide » .

Ce « peuple » aurait été en effet plus inspiré de soulever tout ce qui débloque dans cette décision, non pas dans sa légalité, avérée quoique bizarre, mais dans tout ce qui entoure depuis le début – et qui le sera jusqu’à la fin – cette affaire aussi honteuse qu’extravagante.

Résumons, jeu des 7 erreurs, les ratés successifs des génies qui président aux destinées du Douaisis quant à la maîtrise du projet :

1ère erreur

La première, la plus évidente, a été l’abandon – non motivé – du projet initial défini par Jacques Vernier. L’épure était bien avancée, les architectes, dont on espère qu’ils ont été payés, s’étaient mis au boulot. L’opération, prudente, était bien dimensionnée.

Invention du gouvernement d’alors, le concept était celui d’un partenariat public privé (P.P.P.), entre le propriétaire hospitalier du bâtiment et le groupe « Rabot Dutilleul » , entreprise centenaire et nordiste, sise à Wasquehal, dont le sérieux comme la surface financière n’avaient pas, à l’époque comme maintenant, à être démontrés.

Mais arrivant aux manettes de la « pompe à phynances » que constituait feue la « CAD » , notre président n’a pas trouvé mieux que de liquider ce projet pour en faire un autre, évidemment plus grand et plus beau.

Dix ans plus tard… Rien… Mais il n’y est pour rien…

Douaisis agglo du rififi à Palerme plage - @Tampographe sardon

2ème erreur

Adepte bien connu de la « régie » qui transforme régulièrement la communauté d’agglomération en entreprise immobilière, Christian Poiret a d’abord acheté l’hôpital général en 2012 pour 3,8 millions d’euros.

Acquis par de l’argent public, ce bien a été vendu l’année suivante pour 2,5 millions à la « Financière Vauban », holding basée à Tournai pour en faire un hôtel de luxe, ajouté à une opération de vente d’appartements défiscalisés.

On glosera longtemps sur la bonne affaire réalisée par le promoteur, Xavier Lucas, puisqu’il a obtenu un rabais de plus d’un millionLes contribuables un peu moins. Ils ont payé de leur poche la différence de prix.

A ce stade, la question est celle ci : pourquoi la Financière Vauban n’a t’elle pas acheté directement le bâtiment aux précédents propriétaires ? Cette manip’ était-elle une subvention masquée ?

Pas de panique, nous ne le saurons jamais.

3° erreur

C’est là qu’on s’interroge sur le choix de ce promoteur. Pourquoi lui ?

En France comme ailleurs, ils ne sont jamais bien vus. Certains dénoncent ces bétonnages qui sont autant d’artificialisations démoniaques détruisant la planète.
Plus dangereuses que le bobard qui précède, ces opérations, aux confins du fric et de la politique, ont parfois débouché sur le pire du pire, non sans éclabousser tous les constructeurs, même les plus vertueux.

Le flamboyant patron de la Financière Vauban est un Janus bifrons.
Pour quelques uns, il est le sauveur de vieux bâtiments dont personne ne veut mais, pour d’autres, un entrepreneur qui ne s’embarrasse pas de détails comme le montrent les conflits qui parsèment son parcours.

Ses opérations sont souvent fragiles, assaillies de problèmes, avec le risque en bout de course du naufrage définitif.
Le Royal Hainaut de Valenciennes, parti avec un budget de 40 millions d’euros, s’est conclu par le double, après pas mal de frayeurs, sans doute excessives puisque ces travaux ont abouti.

Pourquoi ?

Parce que Xavier Lucas est un malin qui lie son destin à celui des pauvres élus qui portent un toast au cocktail « monument historique-opération géniale » .
Comme il leur est impossiblepar la loid’abandonner un bâtiment classé, la variable d’ajustement sera la remise au pot du côté des collectivités locales, pot sans fond comme nous le savons tous.

4° erreur

D’où cette garantie décidée par le conseil d’agglomération, enfin par son président, c’est à dire le soutien par une autorité publique d’un emprunt contracté par une entreprise privée.
Pour l’instant rien ne sort de la poche de Douaisis Agglo qui ne sera sollicitée qu’en cas de défaut de l’opérateur mais cette délibération amène pas mal de questions.

D’abord le montant annoncé – 12 millions d’euros – qui parait bien léger quand on considère le projet du Hainaut dont le coût a été six fois plus important. On peut faire le pari que notre « Mirabeau » n’en sera pas loin.
Il s’agit donc d’une garantie pour faire levier auprès des banques sur un emprunt beaucoup plus gros ou, mieux, un signal donné à ces dernières pour les persuader que, quoi qu’il arrive, l’argent public viendra à la rescousse.

Notons que ce chantier, qui aurait du commencer en 2013, n’a de fait jamais débuté, hors le « curage » des menuiseries (question subsidiaire, où sont donc passées les espagnolettes bicentenaires et les ouvrants encore en état ?).

Si le promoteur en est, comme un ami impécunieux, à demander une garantie à ses potes pour démarrer des travaux après une décennie d’attente, on peut se poser des questions sur la confiance que lui portent les banquiers.

5° erreur

La loi prévoit, par plusieurs articles du CGCT, la possibilité pour un EPCI de garantir un emprunt à charge pour lui, comme déjà dit, en cas de défaillance, de payer à la place du débiteur les annuités du prêt.

Ces décisions sont très encadrées pour éviter toutes les dérives que les élus pourraient commettre dès qu’on leur lâche la bride.
D’abord, elles ne doivent concerner que des emprunts et rien d’autre (pas de lignes de trésorerie etc.) mais surtout la quotité maximale est fixée à 50%, chiffre que Douaisis Agglo a allégrement atteint.

Il lui aurait été possible de faire moins, par prudence, mais non. La formule martiale du patron, lors du vote communautaire, sent le gars qui croit sortir du fric de sa poche : « quand on a quelque chose dans la tête, on y arrive toujours quand on veut » .
Oui, très bien, c’est un guerrier courageux, mais c’est fastoche avec des fonds publics et c’est en plus pour un projet foireux

Enfin, on n’ose relever la possible contradiction entre cette garantie de prêt et l’interdiction votée par le parlement en 1988 de le faire pour des entreprises en difficulté.
On ne doute pas que notre Douaisis Agglo, comme les représentants de l’État dont c’est le rôle, ont vérifié la bonne santé du sauveur de l’hôpital général et qu’ils vérifieront la réalité de ses obligations auprès des prêteurs.

On espère aussi qu’une convention a prévu toutes ces choses pour, en cas de problème, permettre à nos élus visionnaires de parer à toute éventualité.

6° erreur

Notre président au carré a pris à plusieurs reprises, comme preuve de la future réussite du « Mirabeau tout beau » , l’exemple du Royal-Hainaut de Valenciennes.

Or rien n’est semblable entre les deux projets à plusieurs titres : le bâti lui même, la configuration des immeubles, l’emprise etc. Seul le point de départ est commun : des Ehpad à bout de souffle dans des monuments historiques dégradés.
Après, tout est différent. Ainsi, entre autres, l’installation des bureaux de la communauté d’agglomération de Valenciennes-Métropole dans les ailes, présence publique qui a évidemment soulagé les finances de l’opérateur.

Ce dernier a réalisé dans la douleur le Royal-Hainaut, non sans mettre ses ressources en péril. De ce point de vue, la chance du Valenciennois c’est qu’il est passé avant le « Mirabeau » douaisien. Ce qui est fait n’est plus à faire et ce qui n’est pas fait reste à faire.

Pour autant, la viabilité de cet hôtel « de luxe » , dont les charges apparaissent importantes, doit être examinée sur le long terme. On aimerait connaitre son taux de remplissage moyen depuis l’ouverture…
Il est situé au sein d’un territoire qui n’est pas la Côte d’Azur ou Paris, même si le Hainaut sait mieux que Douaisis tirer son épingle du jeu sur à peu près tous les tableaux.

7° erreur

D’où la dernière erreur. Quel sera – si d’aventure il sort un jour de terre – l’équilibre financier du Mirabeau ? On nous jette au visage un projet dont les seuls détails sont le « luxe » , ses « 62 chambres » et ses « 118 appartements » mis en vente.

Ces présentations qui se copient les unes sur les autres se gardent bien d’interroger au fond le concept du machin. Quel plan marketing ? Quel équilibre général ? Quelles retombées pour le propriétaire ? Le gestionnaire ? Le territoire ?

Douai et le Douaisis peuvent-ils être le lieu du luxe et du farniente ? Verra-t-on des Ferrari et autres Porsche côtoyant les voiturettes sans permis et les bus gratuits à la sortie de St Jean ?
Pour quelle raison des touristes à gros revenu dépenseraient-ils de fortes sommes pour leur hébergement dans une ville et un territoire à l’attractivité manifestement faible ? Pour aller jouer aux boules ou faire du patin ?

On ne soulève même pas la possibilité d’une saturation de l’offre par rapport à la demande, notamment avec la création annoncée à La Clochette d’un nouvel hôtel dont on a un peu de mal à comprendre l’utilité.

Conclusion

Cette affaire est probablement l’une des plus symbolique de cet aventurisme qui est la marque de notre territoire quand il s’agit d’un « grand projet » qui doit enrayer d’un coup de baguette magique son irrémédiable déclin.

On nous sert à chaque fois ces solutions absurdes en forme de tramway ou de TVME gavées d’argent public et auxquelles personne ne trouve rien à redire, ni même simplement, ici ou là, réclamer des précisions quant à leur intérêt réel.

Mais plus certainement, s’agissant de cette garantie d’emprunt – dix ans de rien en toute impunité – le plus dingue est la pirouette géniale qui transforme l’auteur du désastre en sauveur par la sollicitation – par lui même ! – de l’argent public.

Chapeau l’artiste !

La liste qui fait pchitt!

Il convient de dire quelques mots des sénatoriales puisque nous avions, voilà quelques mois, analysé la candidature de notre voisin sinois Christophe Dumont. Le Douaisis sera-t-il représenté au Sénat cette fois-ci ?

Et bien non… comme prévu.

Qui s’y intéresse ?

On remarque d’emblée que cette élection, hors le microcosme des élus, mobilise peu, l’opinion ayant compris l’intérêt limité d’une « chambre haute » qui fonctionne en circuit fermé.
Si on avait demandé à l’homme de la rue, dimanche dernier, s’il était au courant qu’au même moment s’exerçait à côté de lui cette importante expression démocratique, il serait resté coi.

Ses opérations sont originales. On a les isoloirs, les bulletins, des listes, des campagnes, les chikayas qui vont bien etc. mais au final seuls les « grands électeurs » s’expriment. Ils étaient 5806 cette fois-ci, sur un corps électoral qui pèse 1,8 million de personnes (0,3% du tout).

Il faudrait faire des électeurs des « grands électeurs » , l’abstention disparaitrait !

Lors du vote à la préfecture du Nord, ce monde de privilégiés était ravi d’approcher pour une fois les ors de la République. Ce n’était pas, certes, Versailles, mais combien de conseillers municipaux se croyaient déjà au palais du Luxembourg.

Résumons.
Lille se taille comme toujours la part du lion avec plus de la moitié des sénateurs élus.
Sur les 11 du département, 6 retrouvent leur siège et tout ce qui va avec. On a 5 nouveaux dont quelques uns ne sont pas pour autant des béjaunes en politique, loin de là.

Les duos reconduits sauf…

La logique du précédent scrutin est respectée, notamment du côté des couples émanant des partis nationaux.

On a ainsi le PS qui réussit, grâce à son poids dans les grandes villes et d’abord Lille, à conserver ses deux sièges, en dépit de la candidature dissidente de Martine Filleul.
Sénatrice sortante, la déconfiture de sa liste rebelle en dit long sur le crédit dont elle jouissait dans son camp.

Même exploit du côté du Parti Communiste. Contre toute attente, malgré la perte régulière de municipalités, nos dinosaures marxistes parviennent à conserver leurs deux sinécures.
Il faut voir là l’effet de la célèbre discipline de « l’appareil » . Chaque délégué était conscient de l’enjeu vital de conserver au parti, alors qu’il ne représente plus grand chose, quelques strapontins au Sénat.

Plus rigolo, la double victoire de l’UDI par deux listes, la dissidente et l’officielle. Cette dernière était menée par Olivier Henno qui a divagué, tout au long de sa carrière d’élu professionnel, de partis en partis (CDS, UDF, Mouvement démocrate) pour finir par bénéficier enfin d’une certification centriste.
Son concurrent en rupture de ban, ci-devant maire de Potelle (400 habitants), Guislain Cambier, a réussi à être élu avec en filigrane la même étiquette. Nul doute que ces deux là vont se rabibocher pour défendre les couleurs de l’UDI.

Retenons la martingale. Cette dissidence a habilement permis à ce parti de s’affranchir des règles de la parité. Il a deux hommes pour le représenter, ce qui aurait été impossible avec une liste unique.

Mais quel est donc ce parti dont tout le monde se revendique ? « Divers droite » , c’est quoi ce truc ?

Rien ne montre mieux l’absurdité de ce mode de scrutin quand on compare les résultats du 1er tour des présidentielles de 2022 avec ceux ci-dessus : RN 29% > 7,6% – PS 1% > 14,2% – Macron 26% > 5% – LR 3% > 8% …

les LR qui se dispersent façon puzzle

Les Républicains n’ont pas brillé. Si Daubresse sauve sa peau, sa solitude atteste d’une existence de plus en plus fantomatique des LR du Nord.
Tout démontre que ses délégués se sont dispersés entre les macronistes, accommodés à la sauce philippienne – alias Horizons – la liste départementalo-poiretienne et le Rassemblement National.

Dans le genre plantage plus radical que les LR, notons l’effondrement des Insoumis locaux dont le cavalier seul, au nom de la révolution permanente, prolétaire et verdâtre, s’est avéré un échec cuisant avec 91 petites voix.

Plus amusante encore est la disparition d’un autre élu professionnel de haute volée, Philippe Marchand, qui n’a pas réussi, au nom d’un macronisme qui laboure de plus en plus la mer, à sauver son siège.
On sent bien qu’il aurait aimé, en regardant l’horizon, enfourcher un cheval qui l’aurait ramené au Sénat mais il y avait déjà quelqu’un dessus.

L’heureux cavalier, Franck Dhersin, ressemble beaucoup au précédent en termes de profil. C’est lui aussi un professionnel de la politique dont les changements d’écuries ont été suffisamment habiles pour lui permettre de sauter de mandat en mandat, UDF, UMP et maintenant « Horizons » . C’est un métier, on vous dit.

Cette victoire est une prémisse. Amusons nous à repérer les ambitions douaisiennes et autres qui vont se construire sur le génie havrais que les médias vont nous vendre en prévision des présidentielles.

Après Macron, voilà Édouard Philippe, l’homme des Gilets Jaunes, du 80 km/h et du désastre covidien…

Quelques gagnants ?

Impossible, évidemment, de passer sous silence la victoire du Rassemblement National, parti, c’est le cas de le dire, avec un peu plus d’une centaine de voix probables pour choper au final les 433 suffrages qui lui donnent un siège.
Comme déjà dit, les reports LR du fond de l’isoloir apparaissent évidents. Ils prouvent, après l’électorat qui a réalisé dans les faits « l’union des droites » , que la piétaille des conseils municipaux, notamment ruraux, commence à faire de même.

Beaucoup de commentateurs exaltent la supposée victoire de la liste menée par le fameux Dany Wattebled – sobrement intitulée « le Nord au Sénat » – parce qu’elle est arrivée en tête avec 889 voix.
Cette notion pour un scrutin de liste a peu de sens. Ce qui compte au final, c’est le nombre de sièges obtenus. Certes, elle en a eu deux mais comme le PCF, l’UDI et le PS.
Notons que ce dernier, c’est lui le vainqueur, prouve la solidité de ses racines SFIO ancestrales quand il abandonne le gauchisme. Sans Martine Filleul, il aurait largement dépassé le millier de voix et obtenu un 3° siège.

De ce point de vue, la « liste apolitique nordiste de défense des intérêts personnels » n’a pas été la machine de guerre qui devait renverser la table. Deux sièges seulement en dépit du soutien massif d’un certain nombre de parrains.
Ces derniers, mis ensemble, font sourire quand on cherche leur commun dénominateur. Jugez plutôt : le président départementalo-aggloméré, Christian Poiret, le patron de la MEL, Damien Castelain, le boss du Valenciennois, Laurent Degallaix et enfin le père Decool qui certes passait la main mais qui connait du monde.

Cette liste devait rafler tous les sièges avec ce qui précède mais surtout un style de campagne si particulier qu’il en a même fait les honneurs de la VDN.
Si on a bien compris, la république bananière du Nord a manié avec finesse le « big stick » des subventions et autres arguments de poids vers les récalcitrants.
Dans notre pauvre Douaisis, bien rares sont ceux qui ont osé défier ces puissants. C’est sans doute dommage, un 7° plan « divers droite » aurait peut être été gagnant.

On peut in fine s’interroger sur l’intérêt d’avoir au Sénat des sénateurs « apolitiques » à l’horizon aussi restreint. Bon d’accord, on exporte le concept du MENID au Palais du Luxembourg mais que pèseront concrètement ces deux élus ?

Pour conclure

Reste enfin une interrogation sur la dispersion curieuse d’élus régionaux sur tant de listes. On en arrive à se demander à quoi correspond la majorité dirigée par Xavier Bertrand.
Un esprit positif dira qu’il n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier et que, super malin, il protège l’avenir.
Un esprit chagrin comme le notre pense au contraire que ça prouve une impuissance à contrôler la baraque, indication sur la capacité future à conduire le pays.

Pour conclure tout à fait, il est certes un peu triste que Christophe Dumont n’ait pas obtenu le siège rêvé et que le Douaisis reste une fois de plus absent des problématiques sénatoriales.
Mais pas de panique, Dany Wattebled nous défendra peut être…

Le peuple a parlé

Comme nous avons beaucoup blablaté sur les élections municipales de Lambres, il convient d’en dire un mot après la parole du peuple.

Disons le tout net et même s’il étonne : le résultat est sans appel. Les votants de Madame Sanchez ont été deux fois plus nombreux que ceux de Monsieur Goulois.

Dont acte.

© La Voix du Nord

Comment expliquer l’échec de ce dernier ? Essayons de le décortiquer à la mode Voix du Nord en le considérant comme une répétition des futures échéances électorales du Douaisis, celles de 2026.

Mieux vaut dépenser que le contraire

Très certainement, la raison de la querelle a-t-elle joué fortement dans le débat. Toutes les économies budgétaires imposées pour réaliser un projet nébuleux d’isolation thermique des bâtiments communaux, pourtant légué par le grand maire inventeur du TVME, ont pesé lourd dans les décisions des électeurs.

Il est vrai que le message envoyé aux habitants n’était pas particulièrement attractif. Ce clivage était du genre asymétrique : il est toujours plus facile de défendre un retour de dépenses – dont des indemnités diverses – que le contraire.

C’est cool d’avoir un président² dans sa poche

Autre facteur positif probablement tout aussi puissant : la proximité de Madame Sanchez avec le président de la communauté d’agglomération qui se trouve être, en plus, le président du département, lequel, sans vergogne, s’est d’ailleurs invité dans le débat.

Dans notre région en forme de république bananière, ce type de proximité, irrésistible, est synonyme de subventions faciles et de traitement préférentiel.

Les électeurs adorent ça. Faut faire avec.

Ville de droite, résultat de droite

Par ailleurs, il ne faut pas exclure, même si ce type de détermination a tendance aujourd’hui à s’estomper, la force des positionnements politiques qui retrouvent leur logique naturelle quand c’est flou.

La liste sortante a tenté de rassembler toutes sortes d’origines, du Vert à l’apolitisme en passant par la gauche, dans une ville très clairement classée à droite.

Il est certain que les électeurs ont préféré désigner la candidate qu’on imagine du même bord que son patron – soit « conservateur » faute d’une meilleure définition – plutôt qu’un conglomérat inclassable.

Compétences et vertus ne valent pas succès

Quant à l’influence de l’équipe de la gagnante sur la population, tenons la pour nulle, à part un ou deux membres. L’examen attentif de la biographie de certains convainc que les déterminations électorales n’en dépendent en aucun cas.

De l’autre côté, cela démontre de la même façon que la personnalité de Bernard Goulois ne l’a sans doute pas aidé à gagner. On peut être honnête et opiniâtre mais ne pas attirer pour autant les suffrages et peut être même les faire fuir.

Voilà le premier enseignement que tous les futurs impétrants du Douaisis doivent méditer dans la perspective de 2026.

Par contre, naissance et amour, ça paie

Bernard Goulois n’a sans doute pas assez insisté sur ses origines pourtant locales, argument unique de son adversaire comme on peut le lire dans la VDN au cœur d’un article au titre qui tue et qui cherche vainement ce qui a attiré l’électeur, hors le critère de « Lambrésienne pure souche » .

Cette qualité, répétée ad nauseam, laisse songeur quand on considère la complexité de gestion d’une commune, même aussi petite que l’est Lambres.

On aurait pu espérer la mise en avant de compétences académiques, d’expérience professionnelle ou, mieux, d’un lourd passé d’élue, mais non, rien de tout cela : « Je suis née ici, j’ai grandi à la cité des Cheminots, je suis allée avec mes amis au Mille club avant qu’il devienne MJC (…) Je suis d’ici, j’aime ma ville, et c’est le cas de beaucoup dans notre équipe. »

Que les futurs candidats méditent cette deuxième leçon : pour gagner dans le Douaisis, il faut y naitre et aimer sa ville…

La campagne, très courte, a permis d’ailleurs à cette candidate – c’était très bien vu – d’éviter tout débat, toute explication, toute exposition d’une connaissance fine du pilotage d’une municipalité. L’avenir dira si la capacité de gestion fait partie du portefeuille de Madame Sanchez.

Après tout peut être.

On attend la Cour des Comptes

Pour conclure, cette dernière a très souvent fustigé la mauvaise gestion de l’équipe sortante à laquelle elle a appartenu pendant trois ans.
Elle a, après sa victoire, annoncé l’ouverture d’un « audit » susceptible de faire la lumière sur la situation financière de la commune.

Seuls les spécialistes des affaires comptables savent que ce type de contrôle ne s’exercera que sur l’équilibre général des comptes, lequel a été constamment assuré depuis l’élection de l’équipe sortante en 2020.

En revanche, on conseille à la nouvelle municipalité de voir plus loin.
Elle doit saisir la Cour Régionale des Comptes pour un examen approfondi de la décennie écoulée, du boulot mené – emprunts compris – non seulement par l’équipe sortante mais aussi et surtout sur celle qui l’a précédée.

C’est certainement à ce titre que les habitants de cette belle petite commune bourgeoise pourront être rassurés sur l’avenir pour lequel ils ont voté, hausse des dépenses et réduction du déficit budgétaire ainsi que Mme Sanchez s’est engagée à les assurer.

On prend date.

C’est plus Lambres, c’est Bakhmout !

Franchement, on les plaint les gens de Lambres. Bon, nous, à Douai, on est écrasés d’impôts pour qu’on soit pauvres mais Dieu merci on a jusqu’ici échappé au genre de guerre civile que traverse la cité voisine.
Depuis l’annonce des prochaines élections municipales, ça flingue et ça tape dans tous les sens. On se demande ce qui va émerger de ces ruines.

Tout le monde s’y met

Pour être franc, on ne sait plus trop quoi en penser, de cette affaire. On assiste à un combat de chiffres et de procès d’intention, masqué par une bonne dose de baratin.
L’ancien maire s’en mêle, comme le patron communautaire. On voit même des Douaisiens, pour des raisons obscures, jouer les utilités.
Pour filer la métaphore ukrainienne, sous ce camouflage, on prépare l’offensive sans trop regarder aux moyens puisqu’elle va tout régler.

Outre une audience impressionnante, notre précédent article a reçu pas mal de commentaires, dont certains assez agressifs, ce qui démontre de l’importance pour certains de retrouver leurs places mais surtout leur incapacité au débat. Raison de plus pour en rajouter une louche.

Si la vérité dérange, c’est une excellente raison pour continuer à la chercher.

Mais pourquoi maintenant ?

Déjà, ils sont quand même comiques, les cris de ces mutins décidés à faire de Bernard Goulois le responsable du conflit. Il paraissent oublier que leur opposition a été logiquement la raison de leur perte de mandat et de leurs indemnités.
Personne ne les obligeait à démissionner. Quand ils l’ont fait – action génératrice – c’était évidemment pour provoquer de nouvelles élections et, pour Caroline Sanchez, espérer prendre la place du maire.

On a du mal à comprendre, concernant cette dame, pourquoi elle ne l’a pas réclamée dès 2020, cette fameuse place. C’était facile, bardée comme elle est de mandats qui ne peuvent qu’attester d’éminentes compétences.
Nul doute qu’elle aurait été, comme le prouvent ses brillantes prises de parole, une mairesse d’élite, capable de vision stratégique et d’efficacité dans l’action.

Ce curieux assemblage d’opposition dénonce bruyamment aujourd’hui les deux déficits qu’il appréciait hier : le budgétaire et le démocratique.

On sera des grands gestionnaires

Pour les difficultés budgétaires, il faut d’abord préciser que la ruine financière est balancée par les factieux à la tête des futurs électeurs pour les faire flipper. C’est facile, personne n’y comprend rien et la peur n’arrange rien.

Diverses sources, en « open data » , permettent toutefois de connaitre les grandes masses du budget lambrésien depuis quelques années. Ce dernier n’est pas très gros, pas plus de 8 millions d’euros quand Douai en sort un qui pèse dix fois plus.

Principe souvent oublié à Lambres, cette petite cité ne peut avoir les moyens d’une grande.

Revient souvent dans cette campagne le concept ébouriffant de la « capacité de désendettement » , soit le nombre d’années que mettrait une ville à rembourser l’intégralité de sa dette si elle y allouait la totalité de ses excédents.

L’État considère qu’une durée de plus de douze ans doit déclencher une mise sous tutelle. Rassurons les Lambrésiens, cette mesure – même en cas d’endettement monstrueux, il en existe – est rarement appliquée. Des discussions aboutissent le plus souvent à des arrangements type consensus mou dont la France a le secret.
Par contre, si le budget avait été rejeté – ce qui était sans doute l’objectif des opposants – la ville y passait aussitôt.

A Lambres, comme partout ailleurs, on a toujours emprunté depuis des décennies, ce qui permet ici ou là de rééquilibrer les comptes, notamment sur la section investissement.
M. Vandewoestyne a recouru à cette option quasiment tous les ans pour des sommes relativement importantes. On repère trois « pics » : 2012, 2016 et 2019 avec, à chaque fois, un emprunt de 1,5 million d’euros.
Son successeur a fait de même en 2022 pour une somme légèrement inférieure. Ces quatre emprunts seront éteints respectivement en 2026, 2030, 2034 et 2037…

Des variations de la capacité d’endettement ont logiquement suivi ces apports. Ainsi en 2019 et 2022 deux « bourrelets » à 10 ans, qui ne sont pas 12 ni 13 ans. Pour le dernier, il s’est aplati à 5 ans l’année suivante. Lambres n’est pas ruinée et ne mourra pas…

On est des « démocrates »

Pour la « démocratie » , les guillemets sont évidemment des pincettes. Il faut interroger l’histoire et les pratiques locales.

Il n’est pas certain que M. Vandewoestyne ait été un forcené de la gestion participative et de l’autogestion municipale durant ses longs mandats. Selon des témoignages aussi concordants que récurrents, l’ancien édile se gardait bien de réclamer de ses colistiers leur autorisation pour agir, ce qui ne parait pas avoir posé le moindre problème.

Dans notre belle région, l’exigence de « démocratie » émane toujours de l’opposition, qu’elle soit interne ou externe, en aucun cas de la majorité. Quand tout le monde est d’accord pour laisser les patrons décider à leur guise, personne ne trouve à redire sur leur mode de gouvernement.
On fait confiance et cela d’autant plus qu’on est souvent incapable de déceler d’éventuels manquements. Si on l’est et qu’on en repère, le coût du dévoilement sera tel qu’il vaut mieux s’écraser.

De ce point de vue, ces appels à la « démocratie » venant de gens qui ont prospéré à l’ombre de Douaisis Agglo ne manquent pas de sel.
Glissons sur ce que prennent les opposants qui critiquent une décision géniale du Grand Président. Gardons en revanche, l’octroi à deux battus des urnes, à Douai et Auby, d’un siège de vice-président. Souvenons nous, surtout, du refus d’en attribuer un au maire de la capitale du Douaisis, pourtant dument élu avec 3400 voix, dix fois plus que celui de Lauwin-Planque.

« Démocratie, démocratie ! » certes, mais pour y croire il faut qu’elle obtienne de temps en temps, comme l’amour, quelques preuves.

Une normalisation à la Douaisis Agglo ?

En conclusion, en tenant pour saugrenus les conflits qui précèdent, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur les motivations profondes de cette crise municipale. Faisons le pari que ses ressorts souterrains ne seront connus qu’après les élections.

Dans tous les cas, l’intervention de la communauté d’agglomération dans ce conflit, intempestive, est peut être une clé d’explication. Il est quand même rare de voir une intercommunalité sortir d’une neutralité qui devrait être sa première obligation.

Contrairement à ce que croit l’opinion, il n’existe aucune hiérarchie entre les niveaux territoriaux. Les départements ne commandent pas les EPCI et les EPCI ne commandent pas les communes.
Bernard Goulois, qui n’était pas vice-président à l’inverse de son prédécesseur et de son adjointe démissionnaire, ne parait pas recevoir beaucoup de soutien du conseil communautaire. A l’inverse, la lecture des rézosocios démontre que ses membres ne sont pas avares de critiques à son encontre.

Il sera d’ailleurs intéressant d’observer ce que fera Mme Sanchez si d’aventure elle sort battue des urnes. Pourra-t-elle garder ou pas sa sinécure douaizizaglossiste ? Si un siège à la CAD revient à sa liste devenue d’opposition, tiendra-t-elle compte de la sanction populaire – par définition démocratique – en abandonnant sa vice-présidence ?

En cas de victoire, certes improbable, c’est encore plus intéressant. Mme Sanchez se retrouvera à assumer trois lourds mandats réclamant une présence régulière et active.
Comme on peut parier sur le maintien du siège cantonal, sa vice-présidence sera-t-elle abandonnée au bénéfice de la mairie ? Qui sera donc mis à sa place ? Mystère et boule de gomme…

Ce qui est bien avec le Douaisis, c’est qu’on n’est jamais déçu et cette fois-ci encore on ne le sera pas.

Douaisis Agglo lez Douai

Habituellement, nous ne nous occupons pas des affaires des voisins mais comme il y a un lien dans ce qui va suivre avec Douaisis Agglo, on ne résiste pas à l’envie de regarder de près les péripéties municipales de Lambres lez Douai.
De Caroline Sanchez ou Bernard Goulois, qui va sortir victorieux du marigot électoral de 2023 ?

La banlieue riche apolitique

Cette commune, refuge des bourgeois qui évitent la lourde taxe foncière douaisienne, est notre banlieue chic quand on la compare à Waziers, Lallaing ou nous. Notre taux de pauvreté est à 28% quand Lambres se situe à 10%…

Retenez le principe : moins on taxe et plus on a des riches. Mais comment est-ce possible ?

Longtemps gérée – oxymore – par l’homme des déchets, Martial Vandewoestyne, le choix de ce dernier de ne pas se représenter en 2020 en a étonné plus d’un. L’abandon de tant de responsabilités rémunératrices, patiemment obtenues par l’association étroite avec Christian Poiret, n’est pas dans les habitudes de nos élus professionnels.

C’est intéressant, Lambres. Martial Vandewoestyne l’a dirigée vingt ans, comme son prédécesseur, le regretté Jules Fromont. Si ce dernier était « sans étiquette » , son successeur était plutôt adepte d’une obédience à géométrie variable.
On a eu en deux décennies un apolitisme de droite oscillant entre les deux extrêmes. Les anciens Républicains diraient que c’est de l’opportunisme.

Le pape local de l’écologie

Déjà évoqué dans Douai Vox, retenons aussi le goût de l’écologie d’un maire qui en a fait son fond de commerce. Ce trait mériterait une étude serrée, notamment d’un bon paquet de décisions qui n’étaient probablement pas, avec ses petits 5000 habitants, dans les moyens de sa commune.

Les péripéties du Symevad et celles de Lambres relèvent en partie de cette propension absurde de nos pauvres élus à choisir des solutions « innovantes » sans toujours maîtriser les facteurs objectifs du succès.

Martial Vandewoestyne, comme tous les princes qui tiennent le haut du pavé du Douaisis politique à l’ombre du président au carré, n’a pas échappé à cette coûteuse malédiction.

C’est dans cette logique générale qu’il faut analyser les conflits qui ont déchiré le conseil municipal lambrésien.

Un maire improvisé à liste unique

Déjà, le moins qu’on puisse dire, c’est que la succession du sortant n’a pas été préparée avec beaucoup de soin. Une équipe de bric et de broc s’est constituée en 2020 sans stratégie, ni grande logique. Elle n’avait même pas une opposition qui aurait pu l’obliger à clarifier ses positions. Tout politologue le dira : le destin d’un parti unique c’est de créer des partis en son sein.

On a fait simple pour la tête de liste, choisissant comme souvent, le 1er adjoint en charge des finances, sujet qui donne l’illusion de l’expertise.
Dissipons la. Il existe dans les collectivités locales des services qui font le boulot et des élus qui n’y sont généralement pour rien. C’est déjà beau quand ils comprennent qu’un budget administratif doit être légalement à l’équilibre.

Historiquement, les chicayas ont très tôt débuté, excités par la personnalité de Bernard Goulois, maire improvisé qui a tenté la synthèse entre les intérêts de sa commune et ceux du maître tout puissant donneur de subventions. Ces derniers se confondaient en plus avec les appétits de la camarilla dirigée par sa première adjointe, Caroline Sanchez, ci devant 3° vice-présidente de Douaisis Agglo.

L’adjointe se voit pousser des ailes

On le plaint un peu, le maire sortant, d’avoir eu à ses côtés la co-listière cantonale de Christian Poiret. Ses ambitions s’avéraient d’autant plus grandes à Lambres qu’elles étaient étouffées partout ailleurs, communauté d’agglomération et département compris.

Ne cherchez pas chez Caroline Sanchez une décision, une idée, un truc « waouh » de sa part, dans chacun de ses mandats rémunérateurs, ça n’existe pas. Elle pouvait soutenir son maire dans un moment difficile. Elle tente de prendre sa place. L’histoire s’en souviendra.

Dans les péripéties, le premier épisode a été l’éviction d’Etienne Samain, débarqué au bout d’un an pour des raisons obscures. La rumeur dit qu’il avait signé son arrêt de mort en ne soutenant que d’une fesse à Lambres les conseillers départementaux sortants.
La trouille de perdre du couple Poiret – Sanchez explique le prompt châtiment affligé à l’infortuné adjoint et l’ardeur mise par ses anciens collègues à se partager ses dépouilles.

La commune de Lambres n’a plus de sous

Plus grave a donc été cette histoire de budget. On peut faire le pari que Bernard Goulois n’avait pas tout à fait mesuré la fragilité des finances de sa commune quand il en a pris la direction.
On évoque la guerre en Ukraine et toutes sortes de raisons exotiques pour justifier l’impasse. Lambres n’étant pas la seule ville confrontée à ces difficultés extérieures, si ça coince, c’est qu’il y avait un problème structurel.

Il fallait donc combler le « trou » découvert cette année. Il était profond, plusieurs centaines de milliers d’euros. Si les journaux ne donnent pas tous les détails, ils évoquent toutefois un projet magique de rénovation énergétique des bâtiments communaux.
Legs de M. Vandewoestyne, il semble que ce dossier, qui plombe les finances de Lambres pour plusieurs décennies, est la source du litige.

Bernard Goulois, pour maintenir cette affaire de rénovation en dépit des critiques internes, a coupé dans beaucoup de lignes budgétaires : les indemnités des élus, les subventions de certaines associations, notamment le CCAS. Il aurait été mieux inspiré, pour ne pas mécontenter tout le monde, de sucrer une seule rente et pas plus.

La marche électorale forcée

Couvant sous la cendre, les conflits ont rapidement fait jour par un vote du budget obtenu de justesse puis, après, une opposition collective médiatisée. Le plus marquant fut alors le réflexe des dits médias d’aller aussitôt interroger Caroline Sanchez sur ses intentions mais plus encore ses dénégations, contredites par les faits peu après.

Il est à mettre au crédit du maire un accès d’autorité pourtant éloigné de son caractère. Le retrait des délégations – et des indemnités – de cinq de ses sept adjoints a logiquement précipité les choses. Ces derniers, rejoints par plusieurs conseillers municipaux, ont démissionné, obligeant au renouvellement de la totalité du conseil.

La rapidité de réaction de la préfecture à programmer les élections est en elle-même une interrogation. Le budget était voté, rien ne pressait. Les mauvaises langues, dont Douai Vox fait partie, imaginent assez bien que ce raccourcissement des délais est lié à la perte des indemnités des factieux jusqu’au scrutin, y compris à la communauté d’agglomération.
Évidemment, si les élections s’étaient tenues à la rentrée de septembre, cela faisait un sacré trou dans le budget des « intéressé-e-s » pour parler comme notre écologiste local.

Une prime au sortant ?

Cette précipitation, outre l’avantage évoqué plus haut, permet aussi de prendre de vitesse les adversaires. Caroline Sanchez, ce qui n’est peut être pas le cas de Bernard Goulois, dispose déjà d’une équipe toute prête, de soutiens de poids dans le département et l’agglo. Faisons le pari que ses figurations dans ces instances seront valorisées comme il se doit.

Avec deux listes, ce qui en fait une de plus qu’en 2020, l’appel aux électeurs peut avoir le mérite de clarifier les positions.
La Gauche lambresque, peu fournie, elle aussi prise de court, aimerait bien jouer les trouble-fêtes avec une 3° liste. Si on en croit les présidentielles, elle pèse un petit 25% dans cette commune qui a donné à la droite un bon 45% (RN + Zemmour + Dupont-Aignan + Pécresse). Le centre, c’est Macron pour 25%…

Quoi qu’il en soit, quel pronostic pour ces futures élections ?
Généralement, l’électorat, qui n’aime pas les bricolages politicards au parfum de trahison, remet le sortant au pouvoir.
Si nous avions un conseil à donner à Bernard Goulois dont l’honnêteté ne peut être contestée, ce serait, dans cette campagne éclair, de prendre ses distances avec son prédécesseur et Douaisis Agglo. Les deux, qui se confondent, ne lui veulent pas du bien.

Il doit ensuite méditer l’adage qui doit primer dans cette affaire : les ennemis des ennemis sont des amis.

La terre est verte comme une orange

Après avoir évoqué deux candidats presque certains aux prochaines municipales, tendance « parrain » , les douaisinologues ont l’obligation de se pencher sur leurs outsiders. Prenons de l’avance et un pari sur…. Nicolas Froidure…
En théorie, dans le monde impitoyable de la communication, parler d’un inconnu, c’est toujours risquer de lui donner une audience imméritée. Certes, mais le profil politique du « boss » de l’écologie locale mérite qu’on s’y arrête quelques instants.

L’étoile qui monte

D’abord, héraut de la religion réchauffagiste locale depuis le débarquement de Jackie Avenel, Nicolas Froidure possède par essence, en grand maître des dogmes, le pouvoir énorme dont tous ses collègues écologistes de gauche – pléonasme – profitent partout : contraindre le monde d’adopter leurs lubies pour sauver la planète.

L’audience de ce clergé aurait du s’effondrer quand on mesure les désastres dont il est et sera responsable : entre autres, destruction du nucléaire électrique, disparition de la production automobile nationale, empêchement d’entrer dans les centre-villes pour les pauvres et enfin interdiction prochaine de louer des habitations mal isolées.

Autant de décisions qui vont « emm… les Français » dans les grandes largeurs mais bizarrement sans aucun risque pour leurs auteurs auxquels tout est pardonné.
Au titre de cette magnanimité des médias et de l’opinion, nous pouvons faire le pari que le parcours de notre chef écologiste local n’en est qu’à ses débuts.

Les soleils de la galaxie municipale

Il est déjà bien aidé – comme le montre le verdissement obsessionnel de notre PADD – par sa proximité avec l’équipe municipale.
Ce n’est pas un secret, tout le monde sait que son épouse, Stéphanie Stiernon, est maire-adjoint avec des dossiers très stratégiques. Ils ne font pas toujours la preuve de l’efficacité mais si les patrons de la ville sont équipés un jour du moteur idéologique qu’ils n’ont pas, ce sera par ces deux-là.

Avant toute chose, nous conseillons à nos lecteurs de se plonger dans le blog que Nicolas Froidure tient depuis quelques mois. Ces expressions sont rares à Douai. Elles ont, pour cette raison, la valeur des écrits qui restent quand les paroles s’envolent.
L’intéressé en gagnera aussi un peu de flux. Sa page est bien terne mais cette apparence – où le vert domine – est voulue. Nicolas économise le carbone. La contrepartie de cette pénitence est, comme tout ce qui sera imposé par ces « parfaits » , la disparition des fioritures.

Les prises de position de Nicolas Froidure, comme l’usage immodéré d’une épouvantable écriture inclusive qui ne doit pas faciliter la lecture des dyslexiques, donnent quelques indices sur ses convictions.
Osons donc le portrait. Comme le cholestérol, il y a du bon et du mauvais chez ce colosse « au sourire si doux » .

La vertu parabolique

Commençons par le positif car il y en a. D’abord la sincérité, incontestable, telle que nous pouvons la percevoir. Notre fraichement élu « secrétaire du groupe EELV Douaisis » ne peut être soupçonné de faire de la politique pour un intérêt personnel.
Il n’est pas de ces politiciens en herbe, malédiction locale, dont l’ambition repose d’abord sur les ors et les revenus qui accompagnent les possibles élections. Citons l’intéressé : « je mets un point d’honneur à m’opposer à tout cumul dans le temps et dans le nombre de mandats » . S’ils pouvaient tous le faire…

Il sait aussi payer de sa personne et de son temps. On se souvient de son tour de circonscription à vélo avant les législatives qui l’a vu en visiter toutes les communes, sans exception.
On peut ajouter – pour l’avoir vérifié – qu’il est régulièrement la seule personne qui laisse un avis argumenté lors des enquêtes publiques. Provoquées par les nombreux projets bétonniers de notre maître local, leur fréquence est inversement proportionnelle aux remarques des citoyens.

On a enfin un trait plus incertain, celui d’une possible naïveté stratégique. Partisan d’une belle exigence éthique, Nicolas Froidure peut se mettre en position de faiblesse comme l’a montré la désignation, au nom de la NUPES, du candidat à la députation, emportée facilement par un enseignant inconnu mais « Insoumis » en provenance d’Hamel.
Si notre « secrétaire » défend des règles qu’il s’applique à lui même rigoureusement, ce n’est évidemment pas le cas de ses rivaux moins vertueux, au sein d’un parti qui se révèle régulièrement, dans la distance qui sépare les postures des actes, champion toutes catégories.

L’astre noir se rapproche

Outre cette faiblesse foncière, il y en a une autre plus gênante diamétralement opposée : la certitude d’appartenir au Camp du Bien. Cette posture, par définition inaccessible au doute, s’accompagne des risques bien connus de la toute puissance.
Il ne s’agit évidemment pas pour Nicolas Froidure d’installer une dictature à l’ombre du beffroi mais d’avoir beaucoup de mal à prendre en compte les attentes du populo.
Comme son combat est celui de la survie de l’humanité, le modeste impératif de « l’urgence climatique » ne peut souffrir d’aucune contestation. Il n’est pas certain qu’à ce titre, on soit, à l’échelle municipale, à l’écoute des bas intérêts du Douaisien de base.

Frais-Marais enfin décarbonné, si beau et si vivant

De là, on note les travers d’une utopie qui reste, comme le dit le Larousse, une « vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité » . Notre héros écologiste a une vision, rêve éveillé d’une cité verdie à tout les étages, faite de marche à pied décarbonnée, de voies interdites aux automobiles où les enfants jouent à la marelle.
Douai n’a aucunement la sociologie correspondant à cet idéal boboïsant qui est d’abord celui des grandes métropoles prospères livrées en 2020 à la furie escrologiste. Comme le montrent les faits divers de la Voix du Nord, la population de notre ville, soumise à la misère matérielle et sociale, contredit radicalement, notamment en termes sécuritaires, un « vivre ensemble » aussi artificiel que surjoué.

Doit-on en déduire que la ligne « verte, bleue, brune et sombre » de Nicolas n’aura aucune chance de l’emporter ?
Certainement pas. D’abord, il est certain qu’il y aura aux prochaines municipales, au titre du « refus de l’invisibilisation » défendu par notre secrétaire local, une liste autonome EELV, séparée de la NUPES mais surtout de l’équipe actuelle.
L’enjeu sera pour elle de passer devant tout le monde, dont le sortant, au premier tour.

L’avenir nous dira la solidité de cet oracle dans un futur électoral qui sera, on l’espère, « apaisé » , « doux » et surtout, surtout, « résilient » .

Bientôt le duel des titans

Voilà du boulot pour les Douaisinologues qui doivent préparer les électeurs à leurs futurs dilemmes d’isoloir. Il faut dire que l’actualité s’accélère avec la sortie du bois de François Guiffard et Coline Craeye en prévision des municipales de Douai pour 2026.
Ces candidats, chacun à leur façon, apparaissent avec quelques points communs mais aussi de petites différences. Regardons cela de plus près.

Primeur fait loi

Déjà, ils s’y prennent tôt les sauveurs de ville en péril ! Nous sommes quand même à trois ans des prochaines échéances. Il va en couler, d’ici là, de l’eau sous le pont de la Massue. Le département sera-t-il toujours dirigé par notre patron absolu ? Le Douaisis existera-t-il encore en 2026 ? Pas sûr.

Quoi qu’il en soit, ces très précoces déclarations de candidature relèvent de la technique « premiers partis premiers servis » . Il faut se faire connaitre rapidos pour que s’imposent dans la tête des Douaisiens l’existence de leaders bientôt incontestables. N’oubliez pas, chers lecteurs, que ce sont ces prophéties autoréalisatrices qui fabriquent nos élus de métier.

On est là pour votre bien

Ces candidatures ont un bel emballage. Comme ni Mme Craeye, ni M. Guiffard ne peuvent avouer la vérité toute nue – on veut ce job avec ses avantages – il faut cacher l’ambition personnelle derrière un paravent désintéressé.

D’emblée, un prête-nom : « l’association » supposée « apolitique » comme il se doit. C’est peut être le cas quand on considère les louvoiements passés de ces deux philanthropes, capables d’échanger un camp pour un autre en deux secondes et plus si affinités.
Ensuite la proclamation de « valeurs » qui sont le fond de sauce du programme : réchauffisme religieux, fermeture des commerces et insécurité, ces derniers sujets en critiques subliminales de Frédéric Chéreau.
Mais après, inversion de ce qui précède : on est à l’écoute des habitants, leurs désirs seront des ordres. Si d’aventure l’électeur souhaite des bagnoles rue de Bellain, il y aura comme un problème, non ?

Notons toutefois les différences, et d’abord le vecteur. Si M. Guiffard a choisi le tract, Mme Craeye s’est contentée d’un article de la VDN, toujours bonne fille pour alimenter la chronique douaisienne. Savourons toutefois les petites vacheries disséminées dans le papier.

Tous acteurs de notre bonheur insoumis

M. Guiffard est professionnel avec son tract qui parait sorti tout droit de Douaisis Agglo. On trouve un plaidoyer exaltant l’œuvre accomplie à coups de chiffres ronds dans lesquels le tourisme est en bonne place.
Bon, d’accord, le camarade insoumis a fait de grandes choses au nom de l’idéal révolutionnaire du temps libre mais c’était comment avant, statistiquement parlant ? Et puis tu en es où avec l’hôtel Mirabeau, François ?

On aimerait un point de départ et un point d’arrivée

Il y a aussi au recto une carte de vœux remplie de brassées d’amour envers les Douaisiens qui bossent. Ne cherchez pas une subtilité stratégique dans tout ça, vous êtes dans la « douaisinolâtrie » .
On peut y ajouter la formule finale qui ressemble fort au programme actuel du maire mais aussi à celui de ses futurs concurrents verdâtres. Douai, c’est une « capitale régionale, dynamique, résiliente et solidaire » … Oh non, s’il s’y met à son tour…

Retenons pour finir une sorte d’aveu qui n’est pas sans rendre sympathique ce jeune homme pressé au passé si mince. Il « apprend de cette responsabilité » , en fait de celle qui lui permet de briller, cette célèbre vice-présidence accordée selon son bon plaisir par le maître du Douaisis et autres seigneuries en toute illégitimité électorale.

Les Douaisiens ont besoin de moi

Comme à son habitude sanitaire et médicale, Mme Craeye « soutient et vient en aide » aux pauvres Douaisiens qui souffrent. Il faut impressionner les lecteurs par le nombre d’adhérents de son « association » . La centaine ferait un peu trop faux, un petit « 80 » fait bien l’affaire comme l’annonce d’un secret et redoutable « réseau » qui alimenterait tout ça.

On surfe sur les petits-déjeuners mis en œuvre par la mairie, histoire de se les approprier façon « poisson pilote » , pour terminer par la promesse d’éventuelles recettes miracles de la « dynamisation du centre-ville » . Groupes de travail, experts, approche « concrète » , Mme Craeye fait dans l’agile, elle est moderne.

Ses co-listiers le sont moins. Pas du tout candidats mais bien placés sur la liste macroniste de 2020, comme le relève la VDN. C’est en fait une OPA du conseil départemental du Nord sur notre ville. M. Sitko, ainsi que M. Houdry, y bossent, comme l’avait fait en son temps Mme Craeye.
Soyons juste, celle-ci n’y exerce plus depuis sa récente arrivée comme « DGS » à Anzin-Saint-Aubin dans le Pas de Calais.

Guerre civile ou pas ?

Cette dernière péripétie départementale intéresse les Douaisinologues pour la relation que ces deux candidats entretiennent avec Christian Poiret. Tentons quelques hypothèses. Allons nous assister lors des prochaines municipales à une guerre civile opposant deux partisans du patron ?

François Guiffard est absolument un pro Douaisis Agglo par sa vice-présidence touristique. C’est peut être aussi le cas de Coline Craeye. Son exil à Sin lors des élections cantonales, co-listière d’un membre du « duo infernal » , n’a pu se faire sans la bénédiction du conseiller départemental sortant.
A Douai, l’abstention massive prévisible rendait cette concurrence dangereuse pour le président du conseil départemental. Il aurait eu l’air fin s’il était passé sous les 12,5%…

Pour autant, le récent transfert de Mme Craeye dans une petite commune de la CUA à l’ombre du boss arrageois, Frédéric Leturque, indique peut être une volonté d’indépendance.
Le crédit du parrain dans la capitale du Douaisis, plutôt bas, n’est probablement pas un avantage pour qui se réclamera de lui. Cette fine mouche n’est certainement pas passée à côté de ce paramètre.

Dans tous les cas, il va falloir observer les glissements tectoniques dans le combat qui s’annonce. Trahisons, alliances, changements de pied risquent fort d’en être la toile de fond. Espérons que Douai profitera de cette émulation certainement positive.

Le juste milieu nourrit l’extrémisme

Enfin, il restera à connaître, hors les « valeurs » stéréotypées citées plus haut, les stratégies de ces candidats pour l’avenir de la ville.
Le « dogme escrologiste » sera en bonne place, y compris dans les programmes des 5 ou 6 prétendants qui, as usual, se bousculeront aux urnes en 2026. L’amusant, c’est que si tout le monde s’y met, il sera fondu dans la masse, ouf !

Quant aux positionnements politiques et partisans, hors les allégeances évoquées plus haut, le duo Craeye-Guiffard tentera à n’en pas douter d’investir le « gros centre » . M. Guiffard fera « gros centre à gauche » et Mme Craeye « gros centre à droite » , d’où un très possible embouteillage sur un espace convoité de plus en plus étroit.

Ce sera une impasse, l’heure n’est plus au macronisme du « ni gauche ni droite » . Les dernières élections ont montré à l’inverse la forte polarisation de l’opinion douaisienne sur les extrêmes.
Frédéric Chéreau, qui a conservé son étiquette de PS mâtinée de NUPES, en profitera, sans parler de sa position de sortant qui est un avantage absolu face à tous ses concurrents.
A l’autre bout, une liste RN, renforcée par les conquêtes récentes de ce parti dans la région, aura toutes les chances de rallier à elle, notamment dans une périphérie oubliée de tous, les partisans de la droite populaire et nationale.

Douaisis Agglo s’habille en Camaïeu

C’était, de la cérémonie des vœux de notre grand patron, Christian Poiret, le truc qu’il fallait retenir : Douaisis Agglo s’implante dans le centre ville de Douai en investissant le local déserté voilà peu par Camaïeu.

Technique de vente

C’est un beau bâtiment, y’a pas à dire. Super bien placé au cœur de la « croix de Douai » mais surtout un marqueur important du passé de la cité.
Le Soldat Laboureur puis la Villa Toriani avec son célébrissime Cinatus, témoins d’une splendeur révolue, quand les conducteurs et les motards au gosier asséché pouvaient se garer au pied de leur troquet favori.

Point fort de ce spectacle d’autocélébration payé chaque année par ceux qui n’y sont pas invités, cette annonce – peu coûteuse si on la compare aux « éléphants blancs » habituels – est un coup de triangulation plutôt réussi.

D’abord par l’inversion toujours maline, chez notre vendeur de métier, des critiques reçues par la communauté d’agglomération qui nie Douai dès qu’elle le peut.
C’est une vérité ? Il suffit de la retourner : « nous travaillons pour la ville centre qui doit être une locomotive » . Ben, oui, s’il le dit c’est que c’est vrai.

Avec la certitude de la victoire, notre président au carré sort de son seul cerveau et d’un coin de table une solution miracle au désastre commercial du centre ville… à deux pas du beffroi.
Il ne lésine pas le Christian, il dégaine une réponse « Douaisis Agglo » quelques semaines après la fermeture de Camaïeu quand de nombreux magasins restent vides des années sans que cela n’émeuve nos édiles communaux sauveurs de planète.

Parions que ce truc va avancer à toute vitesse devant les citoyens ébahis et, pire encore, devant la majorité municipale qui pourra toujours juger de sa propre efficacité en y passant devant chaque matin.

Technique de provocation

Comme un gros pied de nez, Douaizizaglo pose en « cœur de ville » une provocation de grande dimension. C’est l’OM qui installe ses dirigeants au Parc des Princes ou le PSG les siens au stade Vélodrome.
On appuie là où ça fait mal et il faut reconnaître que c’est plutôt bien fait. Que peut dire Frédéric Chéreau qui a découvert lors des vœux cette invention perfide ? Rien. S’opposer est impossible. Critiquer coûtera cher.
Reste le silence gêné ou, mieux, l’élément de langage justifiant cette conquête de l’ennemi, tellement plus fort que soi-même. La VDN, qui rapporte les propos de notre maire, vend la mèche : « cette annonce est une belle annonce » . Ben oui, quoi…

Nul doute, hors l’envie pressante de se moquer de ses rivaux municipaux, que notre parrain souhaite reconquérir le terrain perdu dans l’électorat douaisien. Il est vrai que le crédit du « seigneur de Lauwin-Planque » y a bien baissé, ce qui la fiche mal quand on considère qu’il s’agit là du socle de sa puissance départementale.
On aura sans doute sur les grandes vitrines de l’ancien Camaïeu, siglées Douaisis Agglo, la trombine du président tout puissant, histoire de rappeler qu’il faut voter pour le boss qui « travaille, lui » .

On y place entre autres l’office du tourisme sorti de l’hôtel du Dauphin « trop exigu » , déménagement censé prouver que ça progresse depuis que cette compétence a été donnée à Douaizizaglo. Nous v’là avec sur les bras un local vide qui fera la paire avec le Passage Gayant

Ouh là ! On va ramer pour trouver une utilité à l’hôtel du Dauphin !
© La Voix du Nord

Cette installation est aussi une réussite à mettre au crédit de notre vice-président de Cour « insoumis » , lequel va peut être obtenir par cette bonne exposition médiatique le moyen de préparer la future conquête municipale.
Bon, il fait du tourisme, d’accord, mais quelle sera donc sa couleur partisane ? Ménidienne, marcheuse, nupésien-n-e, verdâtre, douaisinolâtre ? On a hâte de savoir.

Technique de camouflage

Il était quand même possible de rappeler à nos maîtres agglomérés, une fois le nuage de communication dissipé, qu’ils avaient un endroit parfaitement adapté pour y poser leurs services : l’hôpital général.
C’est beau, c’est grand, c’est dans le centre-ville, ça ne manque pas d’allure et c’est vide par leur faute.
Voilà ce qui aurait bien aidé à améliorer leur réputation et l’avenir de ce bâtiment à la dérive depuis plus d’une décennie. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait nos voisins valenciennois en installant une partie de leurs bureaux dans l’emprise du Royal Hainaut.

Hors ces tactiques politicardes de bas étage, passons quand même au principal : le symbolique stratégique.
Si on comprend bien, on échange un magasin pour un centre multiservices censé sauver le centre-ville. Un peu comme Frais-Marais quand on fait aux habitants, qui n’ont plus rien, l’aumône de quelques administrations délocalisées. Là, on les concentre dans le cœur de ville mais l’idée est la même.

Cette décision confirme le rôle assigné à la capitale du territoire. Perdant sa fonction commerciale, elle doit se transformer en cité administrative. La mutation bientôt achevée, Douai sera définitivement à l’abri du marché, système décidément trop exigeant. Il est tellement plus simple de solliciter l’argent public gratuit.

On pourra poser dans les cellules vides, à côté des opticiens, pharmaciens et autres agences bancaires, des services répondant mieux aux besoins d’une population elle aussi en pleine transformation. Elle pourra de plus être transportée gratuitement vers le centre où elle trouvera tout ce qui est utile : pôle emploi, CAF, Restos du Cœur, abris de nuit, poste de police…

Technique de foutage de gu….

Loin du dévoilement d’un « grand dessein » révolutionnant l’avenir du Douaisis par Douai ou, mieux, de la définition d’une stratégie touristique de haute volée, terminons en beauté par l’exemple du bienfait concret, selon l’inventeur lui même, qu’apporte cette installation aux Douaisiens.
On imagine sans peine que l’énoncer devait procurer à Christian Poiret une certaine jubilation, celle qu’on ressent quand on se venge d’un voisin détesté en lui offrant un cadeau pourri. Il doit l’accepter et en plus remercier.

Reprenons les citations de la VDN. Elles commencent bien : « vous verrez qu’il y aura toutes les compétences de Douaisis Agglo » mais après on a ça : « celui qui n’aura pas ses sacs poubelle à l’heure, il pourra aller les chercher place d’Armes » .

T’es pas content le Douaisien ? Va chercher tes sacs et réjouis toi !

Sauvez mon job !

Dimitri Houbron, député de Douai, s’inquiète pour le 2° tour des législatives et on le comprend !

Que dire de cette élection ratée sinon qu’elle aura été, comme les présidentielles qui l’ont précédée, un objet inachevé. La campagne a été réduite à sa plus simple expression, les hommes au pouvoir ayant soigneusement évité, non seulement les sujets qui fâchent, mais aussi, tant qu’à faire, tous les autres.

Surnageant au dessus d’un océan d’abstentions, le résultat ne satisfera personne. L’opinion française, la plus intelligente et la plus politique du monde, sait qu’il ne réglera rien, ni au fond, ni en surface. C’est reparti pour cinq longues années durant lesquelles notre déclassement – économique, social, culturel, cinématographique, automobile, culinaire – continuera.

La performance du député sortant est médiocre, un peu au dessus en voix du score précédent réalisé en 2017 dans des circonstances particulières. Après le sacre de notre jeune et prometteur roi républicain absolu, n’importe quel candidat portant ses couleurs était assuré de décrocher la timbale.

Cette fois-ci, la conjoncture est différente. Le député de la 17° circonscription du Nord, en dépit de l’avantage habituellement donné aux sortants, n’a pas brillé. Il est vrai que son bilan était des plus minces. Qu’a-t-il fait de ses cinq ans ? Pas grand chose. Comme un Chéreau de base, le temps lui a filé entre les doigts.

Il a eu toutefois de la chance, notre Dimitri Houbron. Il a réussi miraculeusement à devancer le-elle-iel candidat-e de la Nups-e-s de quelques voix. Ce n’est pourtant pas gagné pour autant. Loin de là. Son adversaire RN ayant largement amélioré son score précédent (+ 2000 voix), la reconduction des indemnités est loin d’être assurée.

C’est sans doute pour cette raison qu’on trouve sur les rézosocios un bien curieux communiqué.

La trouille étant mauvaise conseillère, le moins qu’on puisse dire c’est que les arguments du candidat méritent qu’on les regarde de près.

Pour ceux qui s’arrêtent là, résumons ce qui suit : Dimitri c’est le Bien, Thibaut c’est le Mal.

Ce dimanche 12 juin, les résultats du 1er tour de la 17° circonscription du Nord me permettent de me qualifier pour le second tour qui se tiendra la semaine prochaine. Je tenais naturellement à remercier les électeurs qui m’ont accordé leur confiance dès le premier tour. Je profite de ce communiqué pour remercier les élus, agents et bénévoles qui ont fait en sorte que ce scrutin se tienne dans les meilleures conditions.

Il joue au foot, les mots en forme de crampons. Il se « qualifie » comme le LOSC, notre député. Il passe les barrages…
Petit coup de chapeau toujours utile vers les organisateurs du scrutin, ça fait près du peuple. Ces opérations se passent toujours mal dans le Douaisis, c’est bien connu.

Comme il y a 5 ans, je serai opposé à Thibaut François, candidat du Rassemblement National. Cette fois, il est évident que je suis en position de challenger au regard des résultats. L’extrême- droite n’a jamais été aussi proche de remporter notre circonscription. J’écris, ici, des mots difficiles : ce n’est pas moi qui suis en danger, c’est notre territoire, c’est nous.

Là, c’est du lourd. Il faut dramatiser, le job est menacé et les indemnités avec. Pourtant Dimitri n’est pas en danger. Non, non, lui, il ne risque rien. Il ne fait pas ça pour sa pomme. Ceux qui vont dérouiller c’est tout le monde, le règne animal, les humains du Douaisis, les créatures de l’univers, les planètes de la galaxie.
L’hydre nazie en forme d’Empire du Mal – le RN est pourtant légal en France – va nous manger tout crus et déclencher sur nos têtes les feux de l’enfer.
Oui, oui, c’est « difficile » cette situation professionnelle, comme celle d’un chômeur qui cherche du taf après l’avoir perdu.

Ce soir, je tenais à m’adresser aux électeurs qui ont accordé leurs voix aux formations républicaines et notamment à Cyril Grandin (Nouvelle union populaire, écologiste et solidaire – Nupes) et Romain Boulant (Les Républicains – UDI). Bien que ces opposants du premier tour n’aient aucune sympathie pour la majorité présidentielle et pour Emmanuel Macron, ce sont des républicains qui connaissent bien les menaces et les dangers que représente l’extrême-droite. Je tiens également à les féliciter pour leurs scores et les campagnes qu’ils ont menées sur le territoire.

Morceau d’anthologie. On utilise la technique de la « culture dérobée », en tentant de récolter directement les votants, supposés plus influençables que leurs candidats.
Passons sur l’emploi jusqu’à plus soif du terme « républicain », mot valise en forme de nébuleuse qui s’assoie de nos jours sur à peu près tout ce qui le constitue.
Après un délire : on déteste Macron mais faut voter pour lui. Pire : pourquoi les électeurs Nupes et LR-UDI augmenteraient-ils le nombre de députés LREM à l’assemblée au détriment de leur propre camp ? Le président absolu aura sa majorité de toutes les façons… Un de plus ou un de moins, quel intérêt ?
Oups ! Tu avais oublié la pommade. Ils ont fait de beaux scores, les opposants, lesquels ont sans doute réduit le tien…

Il est évident que nous avons des divergences mais nous sommes sensibles aux mêmes problématiques, nos visions diffèrent sur les réponses à y apporter. Ils le savent, vous le savez. Mais personne ne peut ignorer que j’ai ardemment défendu des sujets portés par la NUPES comme celui de la condition animale par exemple. J’ai même quitté le groupe parlementaire « LaREM» pour qu’une loi sur le bien-être animal soit votée. Personne ne peut ignorer ce que j’ai fait, avec mes moyens limités, pour défendre le Douaisis comme mes dons à des associations locales notamment celles qui défendent les victimes de violences conjugales et accompagnent les personnes en situation de handicap. J’ai également défendu des sujets que la droite a toujours porté comme, par exemple, la défiscalisation des heures supplémentaires afin que le travail soit davantage valorisé.
Leurs prochaines prises de paroles seront décisives, je sais pouvoir compter sur leur sens des responsabilités.

Le texte en catalogue est long mais l’idée courte et la confusion totale. Dimitri, c’est un gros rebelle. Il rue dans les brancards le lascar, en plus c’est un gars de la Nupes et même de droite. D’ailleurs, il n’est même pas LREM, il ne les connait pas ces mecs.
On dira qu’il est emblématique du gloubi-boulga macronien dans lequel tout est dans tout et rien dans rien. Quel fil directeur là dedans ? Mon job !
Retenons la conclusion en forme de diabolisation : candidats éliminés, vous avez intérêt à me soutenir sinon gare à vous ! Dimitri c’est un tribun de la plèbe qui brandit l’intercessio.
Ah si les animaux pouvaient voter, ce serait si simple !

Ce soir, je lance également un appel aux électeurs de gauche, de droite, du centre et apolitiques qui ne m’ont pas accordé leurs suffrages lors du premier tour, ainsi qu’à ceux qui se sont abstenus laissant les autres décider à leur place : j’ai besoin de vous pour stopper l’extrême-droite. Votre mobilisation dimanche prochain est primordiale pour éviter que notre circonscription ne tombe entre les mains d’un candidat qui ne se préoccupe nullement de notre territoire et de ses habitants. Lors de ses rares présences au Conseil Municipal de Douai, sa déconnexion des problématiques du Douaisis ne font de lui qu’un simple représentant des idées stigmatisantes de l’extrême-droite.

Dimitri Houbron c’est une digue, un rempart, eine Festung. Sonnons le tocsin, proclamons la mobilisation générale contre les méchants, très méchants.
L’adversaire ne se préoccupe pas du territoire ? Il n’a qu’un impuissant mandat local d’opposition et d’ailleurs quel rapport avec le conseil municipal ? Tu y étais souvent avant ton élection surprise, Dimitri ?
L’argument s’évapore mais pas de panique, on a tout prêts sur l’Etagère du Bien les gros adjectifs qui plombent. « Nauséabond » sent trop le Nupes gauchiste, brandissons le catholique « stigmatisant » . Sur un malentendu, ça peut marcher…

J’en appelle également aux élus locaux et singulièrement à Frédéric Chéreau, Maire de Douai, et Christian Poiret, Président de Douaisis Agglo et de notre département. Malgré nos divergences, j’ai toujours pu compter sur vous pour porter les dossiers de notre territoire auprès du gouvernement. Je veux que ce travail conjoint persiste pour les cinq prochaines années.
Avec vous. Pour Vous. Pour nous tous.

Et oui, de l’audace il en faut. Elle déboule quand se profile la fin de la rente législative.
On est servis : l’union sacrée douaisienne, les accords de Camp David sur la Scarpe, c’est l’œuvre de Dimitri, capable de marier le parrain de Douaizizaglo avec le maître de Douai. Le prix Nobel de la paix, c’est pour bientôt.
Notons le « portage » des dossiers auprès du Jupiter de l’Elysée à la mode bananière. Pour être subventionné, faut bien penser, vous avez compris ?

Pour les 24 000 électeurs qui n’ont pas choisi le Dimitri du Bien au premier tour, Douai Vox® offre gratuitement la traduction de l’ultime formule probablement pompée, faute d’inspiration, chez Cassius : « Avec vous » : avec moi, « Pour vous » : pour moi, « Pour nous tous » : pour moi seul !

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