A quoi servent-ils ?

Ah si les illuminations de la rue de la mairie pouvaient s’accompagner d’occasions de se réjouir ! Pas de bol, un article de « l’Observateur du Douaisis » nous en empêche une fois de plus.
V’là qu’il nous annonce la fermeture de commerces de Douai emblématiques du centre-ville, le célèbre Devred et le non moins fameux Paprika.

Si on veut faire dans la nuance, il faut reconnaitre que la disparition progressive des magasins des villes moyennes sont des phénomènes complexes qui dépassent probablement de beaucoup les moyens de nos pauvres élus municipaux, en maîtrise théorique comme en capacité d’action.

Pour autant, comme le montrent certains exemples, il ne suffit pas d’espérer pour entreprendre, sans parler de la justification de l’existence de tout gouvernement : prévoir.

De ce point de vue, persuadons nous que la succession de crises qui assaillent notre pays depuis quelques années n’a comme origine que l’oubli coupable de ce principe de bon sens. Si ça foire ici ou là, c’est qu’une décision n’a pas été ou mal prise quelques années plus tôt.
Il est d’ailleurs assez piquant de voir nos gouvernants, qui bénéficient de la ponction fiscale la plus élevée du monde occidental, mettre tous leurs efforts à faire accepter aux citoyens la pénurie dans les services qu’ils leur doivent : soins, électricité, mobilité, éducation…

A notre échelle communale, il en est de même. Douai, gavée des revenus du charbon aurait pu, quand elle avait ces moyens, anticiper la fin des houillères.
Elle aurait pu, surtout, un peu plus tard, mieux négocier cette calamiteuse communauté d’agglomération qui transforme peu à peu la ville en trou noir commercial, faute d’y consacrer ses soins et ses ressources financières comme elle le devrait.

Des exemples de villes moyennes qui ont su résister au marasme existent. On a le cas extraordinaire d’Amnéville en Moselle, d’abord sauvé du communisme par son maire, Jean Kiffer, lequel a ensuite réussi à transformer une cité sidérurgique à la dérive en station thermale dynamique dédiée à une multitude d’activités génératrices de plus-value.

Il peut donc arriver que des équipes municipales trouvent les moyens de limiter la casse, tout simplement en identifiant certains facteurs de déclin et en mettant toute leur énergie à les réduire.
A Douai, partons du principe que c’est cuit du côté de Douaizizaglo® tant qu’on aura le parrain et le duo infernal aux manettes. Il ne nous reste donc que nos représentants communaux, lesquels après tout, en absence du soutien de leurs collègues agglomérés, pourraient définir toutes sortes de stratégies pour conjurer notre mauvais sort commercial.

Malheureusement, de ce côté, c’est pas fameux. Comme le montre l’orientation du « plan d’aménagement » que nous avons examiné récemment, il y a peu de chance qu’on sorte d’une décroissance qui met en priorité le sauvetage de la planète plutôt que celui de nos magasins.
Empêchons les clients de venir en bagnole, mettons les habitants à la marche à pied obligatoire, instaurons la cité « solidaire, inclusive et végétale » qui nous sauvera tous…

Mais il y a pire que ces choix absurdes, après tout soutenus par les électeurs puisqu’ils ont voté pour l’équipe actuelle. Cet article de « l’Observateur » prouve, à travers les témoignages des commerçants concernés, à quel point ce sujet n’est en aucun cas le dossier prioritaire de notre équipe municipale.

Le citoyen de base pourrait se dire, compte-tenu de l’impact catastrophique de ces fermetures sur l’image de la ville, que nos élus rémunérés passeraient tout leur temps à s’en occuper. Il ne suffit pas d’espérer pour entreprendre, ce serait au moins la preuve qu’ils se battent sur ce front où Douai joue sa survie.

Lisons. Que les « travaux de piétonisation de la rue de Bellain » n’aient pas aidé, les commerçants en sont persuadés, ces empêchements s’ajoutant aux effets de la crise sanitaire : « on a perdu près de 50% de trafic entre 2019 et aujourd’hui » . Ah oui, quand même…
Le pire est de lire ensuite cette promesse de désespérance : « on n’a pas été aidé par l’équipe municipale en place. Le maire n’est jamais venu nous voir pour savoir comment on se portait après l’épidémie et les travaux » . Pas un élu, pas un responsable n’a pris la peine de tâter le pouls de ces entrepreneurs en difficulté ? On croit rêver.

La conclusion est plus révélatrice encore ou d’ailleurs logique, de celle des réponses que peut donner une végétarienne quand on lui demande ce qu’elle pense d’un bon steak saignant.
Notre adjointe chargée, pas moins que « de l’urbanisme, des grands projets, du commerce et de l’artisanat » , explique, sur le mode procrastinateur qui restera la marque de cette équipe municipale, que rien n’est « encore dessiné » . Non, sans blague, rien ?
Verbatim ça donne : « nous n’avons pas avancé sur le sujet » , ou encore mieux : « nous envisageons de contacter les propriétaires. Si rien n’est prévu, nous rencontrerons des acteurs à la recherche de locaux pour partager l’information » .  

Vous avez bien lu, pas d’action, pas de concret, « on va partager l’information…. » . Nous on la donne : la vacance commerciale du centre-ville avoisine les 25% quand la France est à 9%…

Max aime apprendre mais parle un peu souvent à la première personne. C'est un travers qu'il combat difficilement. Va falloir l'aider. Il adore la Scarpe et l'orgue de St Pierre, surtout les basses.

6 Comments

  1. Il est vrai que le cimetière du pont de Valenciennes est plus avenant et accessible que les rues piétonnes au granite morbide quoique coûteux tel un enterrement de première classe.
    Je suppose que cet argent, avidement pompé dans les caisses publiques diverses alimentées par l’impôt, a fait l’objet d’un débat approprié et de haut niveau, vu l’objectif vital pour le centre ville… ?
    À moins que, comparaison régulièrement employée de nos jours, nos élus soient des canards sans tête guidés par des conseillers incapables !
    Quant au dialogue avec les intéressés, commerçants (en mode survie ou disparus), clients (actifs ou perdus..), fournisseurs (qui voient ailleurs), surtout pas ! Ça créerait un lien responsable, et de responsable il n’y a évidemment pas !
    Bref, Douai continue à progresser, au classement des villes moyennes à la décadence coûteuse, et certains « barons » s’en réjouissent égoïstement…

    1. On peut avouer que le principe « je ne m’en occupe pas et comme ça je ne suis pas responsable » est assez rigolo. C’est peut être l’explication mais on peut craindre qu’elle soit autre, du côté de l’incurie bien connue de ces élus rémunérés.
      Quant au « baron », courte vue, car tout ce qui affaiblit la capitale affaiblit tout le territoire.

  2. Une ville cernée, assiégée par le « parrain » Don CORLEONET et ses sicaires, les « saigneurs » ruraux… Qui n’en a rien à faire du commerce douaisien, il se nourrissent et s’habillent ailleurs…
    Leur volonté reste constante, faire payer celui qui a osé (crime de lèse-majesté), se présenter contre le monarque absolu… Ils tuent donc DOUAI à petit feu… Convaincus les blaireaux qu’il restera un peu de braise à rallumer quand ils auront mis la main sur les ruines.
    DOUAI ne s’est-elle pas relevée des bombardements de l’ennemi à moustache de prussien… Mais avec l’équipe en place on est loin de l’appel de LONDRES et les « résistants » ont déjà fui ailleurs.
    On remarquera d’ailleurs que la gratuité du transport public, présentée comme l’avancée majeure du mandat des Douaizizaggloglos… N’a eu aucun impact bénéfique sur ce sujet… Ni sur la vie économique d’ailleurs !
    L’important est on le voit bien de transporter gratuitement ailleurs, vers le machin des étoiles, les restaurants de la « malbouffe », le bouboulodrome ou encore la future patinoire quatarienne.
    Le déclin n’est jamais inéluctable et les potentats finissent souvent déboulonnés…

    1. Bien résumé. Un article de la VDN encense la gratuité sans être capable pour autant de préciser l’impact. Une « enquête » à destination des usagers… On ferme toujours des commerces à Douai centre, la gratuité des transports payée par les entreprises pour 70% n’y peut rien.

  3. Certes une partie du déclin s’inscrit dans un manque d’anticipation mais surtout celui d’une carence notoire en matière de vision stratégique et de volonté d’agir avec pertinence. Hier soir lors d’une cérémonie de vœux, un interlocuteur encore jeune habitant l’Ostrevent m’a lâché ce constat : «  autrefois pour sortir je venais à Douai, aujourd’hui je vais à Arras ». Une ville s’est laissé glisser vers le déclin l’autre a brillamment lutté contre. Comme quoi, Douai n’a aucune excuse.

    1. La seule excuse c’est sans doute qu’Arras est préfecture, avantage sublimé par la qualité de l’équipe municipale. Pour autant, la meilleure comparaison est celle qu’on peut faire avec Valenciennes. Une balade dans le centre ville fort animé est bien cruelle quand on compare avec Douai.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec une *. Les commentaires sont mis en ligne après modération.

*