Droit de réponse simultané

droit de réponse simultané -Douai ma ville

Nous nous sommes déjà penchés sur cette rubrique qu’on trouve à présent tout à la fin – et non plus au début – de l’inénarrable « Douai ma ville ». Ce magazine est censé laisser comme partout, sauf en Biélorussie, un peu de parole à l’opposition puisqu’il est payé par tous les habitants.

On note en passant – les glissements sémantiques sont toujours éclairants – que la « tribune libre » s’est transformée en « expressions politiques », formule qui démontre, par la disparition du seul mot important, que la liberté n’est probablement pas la condition première de ces notules.

Plus intéressante encore, car géniale, apparaît la martingale utilisée par le maire pour noyer le poisson de la contradiction dans un océan de majorité municipale.

Pour atténuer l’impact des opposants, Frédéric Chéreau a trouvé le moyen de donner à ses « alliés » du Conseil un droit de parler autonome. Les opposants réels (LREM, RN et Douaisiagglossiste) sont donc mis en équilibre avec le PS, les Verts et l’avatar « l’humain d’abord », formule qui doit désigner, mais nous n’en sommes pas certains, le PC.

Évidemment, l’exercice auquel sont soumises ces diverses personnalités n’est pas toujours simple. Rédiger un topo au  volume calibré, probablement réclamé à la dernière minute, peut s’avérer une gageure pour beaucoup de monde. On fait vite, on fait mal.

On pourra toutefois objecter qu’une « expression libre » existe dans chaque DMV et qu’il serait parfaitement possible d’anticiper. Un malin pourrait même, comme un feuilleton à la Zevaco ou la Dumas, rédiger à l’avance les 72 épisodes en prenant comme argument les problèmes de Douai. La distance peut être tenue.

Les Gauches plurielles cataloguent

Commençons par le PS. Difficile d’échapper à l’inventaire qui doit cocher toutes les cases de la pensée de « Gauche ». Il faut du jeune – check ! – il faut du vivre ensemble – check ! – il faut du futur – check ! – il faut de « l’1kluzif », dûment utilisé par ce professeur des écoles dont on espère qu’elle n’enseigne pas cette abomination à ses élèves – check !

douai ma ville droit de réponse checklist socialiste
Check !

Passons ensuite aux Ecolos. Ce n’est plus un inventaire, c’est un catalogue aussi vert que celui de Manufrance. Il faut s’inquiéter parce que son auteur, étoile qui monte, veut nous vendre de la « transition », ce machin bien inquiétant qui doit transformer tout Douaisien en vélocipédiste nourri au quinoa dans sa baraque isolée chauffée à l’éolien. Rassurons nous, c’est pour notre bien, c’est pour notre santé.

la transition energétique dans les Hauts de France droit de réponse
Le Nord après la transition

Finissons enfin en beauté par le PC « allié de F. Chéreau ». On précise, parce que dans notre Douaisis cette obédience peut tout aussi bien soutenir la droite agglomérée ou un programme immobilier. Là encore, ça démarre et finit par de « l’1kluzif » qui sera à n’en pas douter la marque visible du mandat à défaut de résultats concrets. On y parle enfin de la crise sanitaire mais aussi mais surtout de tous ces services et dépenses sociales que les contribuables devront financer pour que Douai ait son avenir radieux. Lecteurs, ça va taxer !

L’opposition abuse du pipotron

Commençons la lecture par la prose de notre nouveau vice-président douaisiagglossiste qui, malheureusement, ne fait pas mention de sa toute nouvelle qualité, ni même de l’important dossier dont il est chargé à la communauté d’agglomération : le tourisme. C’est bien dommage. Là encore, production d’une liste assez contradictoire par la diversité des thèmes embrassés où l’écologie, religion actuelle, est évidemment en bonne place. On relève quand même une critique sur la réforme des « conseils de quartiers ». Jeune homme déjà un peu notable, encore un effort pour être révolutionnaire !

droit de réponse - douai ma ville - le tourisme
Che le tourisme !

L’opposition LREM évoque la crise sanitaire sur un mode que nous nous sommes habitués à entendre ces derniers mois. Celui du « nous » sauveur du monde, apportant à l’humanité souffrante « la santé » qui lui ferait défaut, parce qu’on connait des médecins. Quand on le relit bien, ce texte paraît surgir du très utile et célèbre « pipotron » qui fabrique des formules au kilomètre. Retenons que ces dernières, c’est logique, sont fortement teintées d’une écologie incantatoire qui tient lieu, là aussi, de prêt à penser.

Enfin, comme à son habitude vacharde, le représentant du RN tape là où ça fait mal, sur la récente et incroyable amélioration des indemnités du maire. Cette décision prise au sortir des élections, qui a eu les honneurs de la presse nationale, se retrouve à juste titre dans notre magazine. Très précis et méchant, notre jeune homme règle les comptes. Leurs montants peuvent faire rêver beaucoup de monde : 1800 euros par mois soit 130 000 euros de plus sur un mandat. Ah oui, quand même…

Liberté chérie, liberté coûteuse

Le plus amusant, c’est que cette mention a déplu à l’intéressé au point de le pousser à réagir pour contrer l’effet désastreux de cette révélation. La tribune n’étant plus « libre » mais « politique » , le patron y complète son éditorial de la première page. On se croirait à Douaisis Agglo.

En langage chéralien, le « directeur de publication » (alias le maire) exerce « un droit de rectification simultané ». Cette formule amphigourique ressemble assez à la défense menée dans les médias locaux et nationaux, à savoir que cette délibération, qui augmente son revenu, respecte « un formalisme obligatoire et reprend l’équation définie par l’État ».

Vous êtes comme nous. On n’y comprend rien. Pour parler clair, on a peu de mal à savoir si le maire touche plus aujourd’hui qu’hier. On croit comprendre que c’est « légal » et que la réduction du nombre de conseillers (41 à 39) pourrait conduire à augmenter en proportion les indemnités individuelles, donc peut être celle du maire. Après, on est perdus.

douai ma ville - l'augmentation du maire
droit de réponse - douai ma vile

Il y a pourtant un moyen très simple de mettre fin à cette polémique qui, comme une tunique de Nessus, va évidemment plomber le mandat. La publication des virements indemnitaires, sur le principe d’avant/après, réglerait le débat définitivement. Combien le maire recevait-il en septembre 2019 et combien touche-t-il un an plus tard ?

La question, elle est vite répondue. Bisou.

Les patacons, une recette pas si cloche

Recette chti du nord les patacons à l'étouffoir

Le patacon était une monnaie utilisée par les Espagnols dans les Pays-Bas quand ils passèrent sous leur domination au XVI° siècle. Cet écu valait quarante-huit patard ou soixante sous tournois. Par imitation ce nom fut donné en patois du Valenciennois, le fameux rouchi, aux rondelles de pommes de terre que l’on faisait griller sur la couverture du poêle.

Pas de patacons sans pommes de terre

D’origine amérindienne et plusieurs fois millénaire, la pomme de terre, importée par les conquistadors, s’est ensuite répandue dans le reste de l’Europe, pays du Nord notamment.
En France, elle est relativement rare mais surtout principalement destinée aux bétails ou consommée par les paysans faute de mieux en période de disette. Le tubercule n’est pas toujours bien considéré. Dans les régions prospères céréalières, il est rejeté. Son absence de gluten l’empêche d’être panifiable.

Sa culture, laissée à la main de communautés religieuses, reste confidentielle jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Son classement botanique dans les morelles (genre Solanum), qui comptent plusieurs plantes toxiques ou destinées à un usage médicinal, ne plaide pas en sa faveur. On soupçonne cette pauvre patate de transmettre des maladies comme la lèpre, la peste ou la fièvre. En 1748, un arrêt du Parlement de Paris en interdit la culture dans le nord de la France, prévention qui ne sera levée par la faculté de médecine de Paris qu’en 1772.

Le « pain du pauvre » de Parmentier

Resté injustement dans la postérité par le hachis du même nom, Antoine Parmentier pharmacien, agronome, nutritionniste et hygiéniste, va lancer la consommation de la pomme de terre dans le pays.
Pharmacien aux armées, il est fait plusieurs fois prisonnier pendant la guerre de Sept Ans. Ses compétences d’apothicaire sont si indispensables qu’il est à chaque fois libéré contre des prisonniers allemands. Pendant ses moments de captivité, sa ration quotidienne est à base de bouillie de pomme de terre, largement cultivée en Prusse. S’il trouve au tubercule un goût plutôt amer, il découvre aussi sa valeur nutritive.
Parmentier va en faire l’un de ses champs de recherche privilégiés, souhaitant par ses travaux remédier aux risques de malnutrition qui affectent la population.
En parallèle de ses recherches, il lance une grande campagne de promotion en organisant des repas avec des personnalités et des savants. Le militaire apothicaire va même faire découvrir « les parmentières » , comme on appelle alors les pommes de terre, à Louis XVI et Marie-Antoinette qui le soutiendront dans ses expérimentations. La légende dit que le roi conquis félicitera Parmentier : « La France vous remerciera un jour d’avoir inventé le pain des pauvres ».
Il faudra cependant attendre les guerres napoléoniennes pour que la patate commence à entrer plus régulièrement dans l’alimentation des Français.

L’étouffoir étouffé par l’oubli

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Cloche à pomme de terre

Après plus de 8 000 ans d’existence, la patate est toujours là. On ne peut pas en dire autant de la cloche à pomme de terre, appelée aussi : étouffoir, truchot, étouffette, cloche à patacons. Sa fabrication s’est arrêtée comme beaucoup d’autres traditions dans les années qui ont suivi le séisme de la fermeture des houillères. 

A l’exemple de tous les objets du quotidien qui plongent dans le passé le plus ancien, on ne connaît pas l’origine de l’étouffoir, apparu probablement sous cette forme à la fin du XIXème. A cet instant, Gustave de Bruyn, fondateur de la manufacture du même nom à Fives, invente un procédé de vernissage sans plomb qui permet un nouvel essor de la poterie culinaire.

On peut bien sûr, trouver ces cloches dans les brocantes, sur Ebay ou Leboncoin, mais le seul endroit où l’on peut en acheter une neuve, c’est à L’homme de fer. Cet incontournable et exceptionnel magasin d’articles ménagers est situé au 93 de la rue de Bellain à Douai.

les cloches à pomme de terre à l'homme de fer douai
Les cloches à Patacons chez L’homme de fer à Douai

Cloche à patacons mode d’emploi

Jusqu’au début du XXème siècle, ce plat en forme de cloche en terre cuite vernissée qui supporte les fortes températures, trônait dans toutes les cuisines du bassin minier. Il servait à couvrir des pommes de terre pour les cuire à l’étouffée sans matière grasse.

Cloche à pomme de terre patacons truchot etouffoir
Une cuisine de mineur au centre historique minier à Lewarde

A cette fin, on dépose sur le feu une tourtière dans la même matière ou bien en émail et plus récemment en métal pour les plaques à induction. Cette méthode, par sa progressivité, donne beaucoup de saveur et de fondant aux pommes de terre.
Les trois anses sur le dessus font office de pieds lorsqu’on retourne la cloche. Elle se transforme alors en saladier, dans lequel on peut servir la préparation.

In a rin laissé dins l’plat

Feu flamand pour la cuisson des patacons
Le feu flamand au centre historique minier de Lewarde

On faisait cuire les patacons sur un feu flamand qui pouvait être un « poêle crapaud » pour les plus petits modèles. Ce foyer était l’élément central de la pièce à vivre, la cuisine, et le seul moyen de chauffage du coron.
On y brulait les célèbres briques de charbon, spécialité locale qu’il fallait, avant de pouvoir les enfourner, casser au marteau. Ensuite, on pouvait laisser mitonner sans trop s’en occuper pendant plusieurs heures les patates sous la cloche.
Les patacons, c’est un peu la « madeleine de Proust » du bassin minier. Beaucoup d’enfants ou petits-enfants de mineurs se rappellent avec nostalgie l’odeur agréable qui se répandait dans la maison. Plus encore, le moment venu, après la longue attente, chacun se souvient de la dégustation qui se terminait par le grattage consciencieux du fonds du plat croustillant parce que bien crâmé : “nous, on les appelait les patates brulées”.

Chacun y va de son souvenir gourmand :

“à la fin de la cuisson ajoute quelques « metka » que l’on pique pour que le gras s’écoule dans les pommes de terre, très très calorique mais un pur délice”

“j’ajoute un petit verre de café préparé le matin pour caraméliser le tout 30mn avant la fin de cuisson”

“mon père me faisait des rondelles de pommes de terre qu’il posait sur la « platine » de la grosse cuisinière au charbon. Au grand dam de ma mère qui adorait que son « dessus de feu » brille comme un sou neuf.”

Et vous ? Quel est votre souvenir des patacons mais surtout quelle est votre recette ?

Une recette chti oubliée et pourtant si moderne

La composition de la pomme de terre

Végétarien, végan, sans gluten, sans matière grasse, local, pas cher, simple, rapide à préparer, peu calorique (85 Kcal pour 100g), cuit avec une cloche fabriquée en France, les patacons cochent toutes les cases de la “modernité” culinaire politiquement correcte.

Ingrédients pour : 6 personnes
Temps de préparation : 10 mn
Temps de cuisson : minimum 1h30
à feu très doux

  • 1 kg de pommes de terre à chair ferme
  • 2 gros oignons
  • 3 gousses d’ail 
  • 4 branches de thym
  • 10 feuilles de laurier
  • sel et poivre

Déroulé

  1. Laver les pommes de terre en laissant la peau, les essuyer et les couper en deux dans le sens de la longueur.
  2. Découper en rondelles deux gros oignons pelés.
  3. Couper l’ail en deux dans le sens de la longueur
  4. Placer les pommes de terre dans la cloche, la peau vers l’extérieur. Alterner une couche de patate, les rondelles d’oignons, l’ail et les herbes.
  5. Saler, poivrer au fur et à mesure.
  6. Placer la tourtière sur la cloche et retourner l’ensemble sur la plaque de cuisson.
  7. Cuire à feu doux au moins 1h30, augmenter la durée en fonction de la taille des pommes de terre.

Bonus Track

Félicitations, vous avez terminé de lire cet article.
Pour vous remercier, on vous offre cette « Delpechade ». Chaude comme une patate à la cloche, elle oscille mystérieusement entre la marche militaire et le spot publicitaire.
Il est noté que cet enregistrement est rare. Les 26 exemplaires produits auraient fini dans un feu flamand.
Pour notre plus grand bonheur, il en reste une trace. Attention de ne pas en abuser, le refrain, comme le goût des patacons, reste longtemps dans la tête.

Michel Delpech – Les pommes de terre – 1969

Znane osoby urodzone w Douai

Les liens de Douai avec la Pologne sont connus. Des noms slaves se découvrent partout, au détour d’une enseigne, d’un voisinage, d’une liste. Il suffit de regarder …

Ces patronymes feraient chez nous le bonheur des joueurs de Scrabble : Rybak, Szczesniak, Szatan, Robaczewski, Sitko, Malolepszy, Gwizdek, Skurpal, Amborski, Bojanek, Lepczynski, Gierszal, Kaczmarek, Kluziak, Wroblewski, Dudziak, Taszarek, Drzewiecki, Smukala, Wroblewski, Kieltyka, Mazur…

Quand on y regarde bien, la Scarpe est en fait un affluent de la Vistule.

De vieux alliés de la France

En dépit des distances, la France a entretenu de longue date des relations avec la Pologne. Il n’est pas besoin de citer les compagnons polonais de Jacques Lesaige, aristocrates fastueux qui, au début du XVI° siècle, l’accompagnaient vers la Terre Sainte.

Un Valois – le futur Henri IIIfut même brièvement roi de Pologne en 1574. Désigné par les nobles soucieux de trouver une protection catholique un peu solide contre l’inquiétant voisin russe orthodoxe et l’agressif prussien luthérien, il ne resta à Varsovie que quelques mois.

Plus proche, en 1725, Marie Leszczynska, fille du roi de Pologne, est devenue reine de France par son mariage avec Louis XV. Par elle, nos derniers Bourbons, de Louis XVI au Comte de Chambord, ont eu dans leurs veines du sang polonais.

Dépecée par ses voisins de 1772 à 1795, la Pologne s’est trouvée au cœur des soubresauts de la Révolution. Epousant ses idéaux qui prônaient l’existence d’Etats nations mais surtout soutenant Napoléon – qui créera pour eux le Duché de Varsovie – de nombreux officiers et soldats intégreront la Grande Armée.

L’Arc de triomphe porte ainsi les noms des généraux polonais devenus français « par le sang versé ». Sulkowski, aide de camp de l’Empereur, Poniatowski ou encore Dombrowski, à l’origine du « Mazurek Dąbrowskiego », l’hymne polonais qui, chose étonnante, cite même Bonaparte dans un vers.

Des émigrations au rythme des insurrections

Tout au long du XIX° siècle, les désirs d’indépendance de la Pologne aboutiront à de nombreuses  révoltes. Leurs échecs seront la cause d’émigrations fréquentes de la part d’une « intelligentsia » – terme polonais – qui les dirigeait.

Après l’insurrection de 1830, près de 6 000 personnes, pour la plupart des militaires, émigrent en France qui les accueille avec enthousiasme. Il en sera de même, en moindre proportion, en 1848 puis en 1863, la Pologne ne retrouvant qu’à l’issue de la Grande Guerre, en 1919, une indépendance si chèrement attendue.

Curieusement, cette restauration aura comme conséquence une émigration plus massive encore. Une convention passée avec la France dès la signature du Traité de Versailles permet l’entrée de plus de 600 000 travailleurs destinés aux travaux agricoles, à l’industrie et, bien entendu, à l’extraction minière, secteurs où le besoin de main-d’œuvre après la saignée de la guerre s’avère important.

Cette première vague connaît des conditions matérielles d’installation difficiles. La Société Générale d’Immigration, fondée par des syndicats patronaux, notamment le comité des houillères et celui des fabricants de sucre, traite cette population avec bien peu d’égards.

Les choses sont différentes avec les « Wesphaliens », Polonais installés en Rhénanie au XIX° siècle. Refusant, leur patrie étant ressuscitée, de rester en Allemagne, l’absence de travail dans le pays natal les pousse à leur tour à émigrer en France. Ils s’installent en grand nombre dans notre bassin minier, apportant à la satisfaction des houillères une compétence technique « germanique » qui oblige au respect.

Vivant en circuit fermé jusqu’à la deuxième guerre avec ses « sokols » , son clergé, ses journaux, ses associations, ses commerces, la diaspora polonaise – 150 000 personnes en 1945 – fera le choix de l’installation durable en France après la Libération.

carte postale ancienne de la Boucherie Charcuterie polonaise J. JACHIMCZYK - Pologne à Douai
On doit y trouver des metkas
https://www.facebook.com/KasimirZgorecki/

Ce choix découle de facteurs complexes dans lesquels jouent ensemble le refus du régime communiste athée, la situation économique de la Pologne dévastée et, à l’inverse, aux lois sociales favorables du pays d’adoption qui améliorent profondément les conditions de vie des travailleurs polonais en France.

De fait, les enfants de ces derniers entretiendront un lien avec le pays natal beaucoup moins  profond que celui de leurs parents et grands-parents. Dès le début des années 50, par les mariages, le service militaire et l’assimilation découlant de l’école française, l’émigration polonaise est devenue définitive.

La Pologne avant Polonia

Avant « Polonia », ainsi que les Polonais désignent leurs diasporas, il y eut dans le Douaisis des précurseurs à ces vagues multiples d’immigration.

Les archives de la ville permettent ainsi d’exhumer l’histoire de la famille Koszutski dont l’arrivée fut liée à l’insurrection de 1830. Le fondateur du clan s’appelait Jean Napoléon Koszutski. Son père, Rafal, était francophile comme l’étaient à cette époque beaucoup de Polonais.

Durant la présence française, fermier général des biens nationaux, il fut ensuite fournisseur des armées impériales. On peut comprendre que le retour des Russes en 1815 fut peu favorable à cette famille.

Né en 1811 à Piasecka Wola (près de Lublin), Jean Napoléon était étudiant à Berlin lorsqu’éclate  la révolution de 1830. Engagé dans les « cavaliers-nobles de Posen », le lieutenant Koszutski, après l’échec de l’insurrection, émigre d’abord en Belgique. Sans doute au titre de ses études berlinoises, il s’établit à Douai en 1838 pour enseigner l’allemand au lycée royal, fonction qu’il conservera jusqu’en 1885.

Cette étonnante durée d’exercice (la retraite à 74 ans…) s’ajoute à une compétence régulièrement saluée. Son proviseur s’étonne ainsi de son opiniâtreté à obliger ses élèves à l’oral, ce qui démontre que cette méthode pédagogique n’allait pas de soi en 1880. L’Inspection Générale, qui demandera en vain pour lui la Légion d’Honneur, est tout autant dithyrambique, indiquant que ce professeur est « toujours jeune, actif, très utile et aimé de ses élèves ».

Dans un enseignement linguistique balbutiant, beaucoup d’officiers polonais réfugiés en France assurèrent des enseignements d’allemand, langue qu’ils connaissaient tous plus ou moins bien. Koszutski est un des rares à avoir présenté avec succès un certificat d’aptitude (ancêtre du CAPES) qui explique la stabilité de son poste au lycée de Douai.

Jean Napoléon conservera toute sa vie des liens étroits avec la diaspora, l’école polonaise de Paris, l’admirable famille Czartoryski, les réseaux des innombrables exilés en France. Il fut surtout très proche de Joachim Lelewel, sans doute rencontré à Bruxelles où l’écrivain s’était installé en 1833.  Ce dernier cite régulièrement dans  ses « Lettres de l’émigration » le « professeur » ou « le savant professeur », alias Koszutski, qui lui sert de courrier et d’agent vers la France.

C’est peut-être par Lelewel que Koszutski s’est intégré à la notabilité bruxelloise. En décembre 1845, il se marie, à Ixelles, avec une demoiselle Hardy de Beaulieu. L’oncle de la mariée est général et son frère, Adolphe, député au parlement, personnalité de premier plan du jeune Etat belge.

Tout en conservant des liens avec sa culture natale, Koszutski, après l’échec de l’insurrection de 1863 qui sonne le glas des espoirs d’une proche indépendance, s’installe durablement en France. La même année ce bonapartiste affirmé est naturalisé français avec le soutien actif du ministre Duruy.  

Les obsèques du professeur Koszutski seront célébrées à Douai le 8 août 1888. Son « cercueil était escorté des officiers de la garnison de Douai » , ainsi ses quatre fils en uniforme dont il sera question un peu plus loin. Autant d’égards auraient ravi celui qui, jusqu’au soir de sa vie, se présentait toujours comme un « ancien officier polonais » .

Acte de décès de Jean Koszutski, 1888, Pologne à Douai
Acte de décès de Jean Koszutski, ses deux fils demandant la disparition du prénom « Napoléon » un peu trop bonapartiste pour l’époque.

Pourtant, son « intégration », selon les termes actuels, sera totale. Ainsi par la destinée de ses cinq garçons et ses deux filles, tous nés à Douai, tous dotés de prénoms à la fois français et polonais, qui ne reviendront de fait jamais au pays des ancêtres.

Gloire aux Koszutski

Des enfants de Jean Napoléon, si l’un de ses fils  – le seul marié – prendra une épouse française, les filles choisiront des partis liés à l’immigration polonaise.

L’ainée, Edwige, née en 1856, épouse en 1878 Anton Kulesza (francisé en Antoine Koulesza, naturalisé en 1888), ingénieur chimiste à Cambrai. Le mariage dura peu, la jeune épousée disparaissant dès 1879, peut être à la suite d’un accouchement difficile. Signe des liens conservés avec sa belle-famille, Antoine sera inhumé dans le caveau douaisien des Koszutski après son décès à Bruxelles en 1903.

Faire-part de décès d’Edwige Koszutska, 6 mars 1879

La cadette, Marie, se maria sur le tard – à 41 ans – en 1904 avec un officier d’origine polonaise en retraite, Stéphane Etienne Koszarski. Cet émigré de 1863 – originaire de Mazovie comme les Koszutski – qui s’était engagé en 1870 au service de la France, décèdera à La Flèche en 1913.

Avec ces deux filles, les cinq fils de Jean Napoléon Koszutski forment un ensemble qui doit être détaillé pour en présenter tous les étonnants reliefs.

1-L’aîné, Alexis Thadée a vu le jour en 1847. Sa carrière a débuté sous les meilleurs auspices par une entrée à l’Ecole Polytechnique en 1867. Ses rangs de classement démontrent de ses capacités intellectuelles (28ème sur 136 à l’entrée, 39ème sur 124 en sortie et 1er sur les 3 qui intègrent directement le corps d’Etat-Major).

Son début de parcours, au moment de la guerre franco-prussienne de 1870, lui a permis d’y jouer un rôle. Attaché à l’Etat-Major Général, il assure plusieurs missions lors du siège de Paris et durant la Commune.

Capitaine en 1877, il passe ensuite dans l’infanterie où il rejoint le service géodésique de l’armée alors dirigé par le célèbre général Perrier. Il participe à divers travaux topographiques en Algérie mais aussi en Tunisie, pour préparer la mise en place du protectorat de 1881, mission aux confins de l’espionnage.

Il est en effet muté ensuite en 1886 à l’État-Major des Armées (EMA) au sein de la « section de statistique » chargée du renseignement, sans doute au titre de ses connaissances linguistiques et scientifiques. Il y restera jusqu’en 1896, date de sa démission de l’armée.

Il est possible que ce départ prématuré ait un lien avec l’affaire Dreyfus. Le « 2° bureau » , autre nom de la « section » , dirigé successivement par les célèbres Sandherr, Picquart puis Henry a été au cœur de ces évènements. Ce sont ses officiers qui ont découvert et instruit le fameux « bordereau » qui en a été le déclencheur.

Après ces fonctions « sensibles » , vice-président du syndicat des journalistes militaires,  le commandant Koszutski se lance dans une seconde carrière, publiant des analyses remarquées dans les colonnes de plusieurs journaux, ainsi « Le Temps », « l’Echo de l’armée » ou « La Patrie »

Sa mort brutale, en 1908, à 61 ans, a sans doute interrompu un parcours qui aurait pu se déployer encore.

2-Jean Bronislav, né en 1848, présente un profil plus atypique. Il est reçu à St Cyr (ESM) en 1868 dans la promotion du Sultan d’où il sort 142ème sur 227. Sous-lieutenant au 2° Régiment de Chasseurs, il commande un peloton durant le conflit franco-prussien. Combattant autour de Metz, il est capturé par l’ennemi qui le tient prisonnier à Glogau en Silésie jusqu’en mai 1871.

Lieutenant en mars 1873, il suit en 1875 les cours de Saumur comme officier d’instruction (il sort 20ème sur 35). En janvier 1877, il est affecté au 2e bureau de l’État-Major des armées. Capitaine, intégré à l’Ecole Supérieure de Guerre, il en sort breveté en 1879 (71ème sur 75).

portrait de Jean Bronislav Koszutski
Jean Bronislav Koszutski lors du stage de Saumur (1875)

Il poursuit ensuite sa carrière en alternant les mutations en Etat-Major de division et les commandements de troupe : 2° Chasseurs en 1879, 10° Hussards en 1884, 8° Dragons en 1890.

Chef d’escadron, Koszutski est mis en retrait d’emploi pour indiscipline en 1894. Il inonde des supérieurs de trop nombreuses demandes de congés, y compris auprès du ministre. Ces démarches, menées au delà du raisonnable, expliquent cette sanction. Ce coup d’arrêt a mis un terme radical à sa carrière qui ne dépassa pas le grade de « commandant », conservé jusqu’en 1902 après avoir été versé dans la Territoriale.

En 1883, il s’est marié à Tours avec Marguerite Mahier, fille de notaire. Ce beau parti lui donne les moyens de faire construire en 1891 le château du Haut-Villaumay à Auzouer en Touraine. De style éclectique, avec deux tours, une ronde inspirée de Chaumont et une carrée copiant le grand palais de Florence, cette impressionnante bâtisse existe toujours.

la Pologne à Douai - Famille Koszutski - Château du Haut Villaumay à Auzouer en Touraine
Le château Haut-Villaumay à Auzouer, construit en 1891 par Bronislav.

Koszutski aura deux filles, Edwige et Hélène qui épouseront à leur tour deux frères militaires, Bernard et Gabriel Madon. Il est décédé très âgé à Auzouer en 1938.

3-Edouard Joseph a vu le jour en 1850. Entré à St Cyr dans la promotion de Suez en 1869, il en sort 88ème sur 242 élèves.  Cette sortie correspond, plus que ses deux  frères, à la deuxième phase de la guerre de 1870, quand le gouvernement de Gambetta mobilise pour défendre le pays toutes les forces militaires disponibles après la chute de l’Empire.

La création de ces nouvelles unités reposait en partie sur la formation de « régiments de marche » qui, devant l’urgence, eurent recours à des cadres improvisés. Cet expédient explique sans doute qu’en dépit de son âge – il a 19 ans mais il est saint-cyrien – Edouard fut promu capitaine au 2° bataillon de marche de chasseurs à pied.

Cette unité, qui appartenait au 22° corps de l’armée du Nord dirigée par le général Faidherbe, fut engagée dans plusieurs batailles indécises, sinon perdues, de cette phase ultime de la guerre, L’Hallue, Bapaume puis Saint Quentin en janvier 1871. Blessé lors de cette dernière affaire, rapatrié chez ses parents au 4 rue St Vaast, le capitaine de vingt ans y est mort le 5 février 1871.

4-Witold Antoine est né en 1854. Comme son frère aîné, il réussit le concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique en 1873. Il le fait moins brillamment puisqu’il fut quasiment le dernier de la promotion (entré 241ème sur 242, sorti 224ème sur 226 et enfin classé 120ème sur 121 pour l’entrée dans l’artillerie).

Sous-lieutenant en 1873, lieutenant en 1877 et enfin capitaine en 1883, il passe chef d’escadron d’artillerie en 1900. Grâce à l’arme qu’il avait choisie et qui en est la spécialité, il fut plusieurs années en garnison à Douai, entretenant de nombreuses relations dans la notabilité locale.

Commandant de la batterie de Maubeuge en 1906, il est nommé la même année à la tête de la célèbre « commission d’expérience de Calais » qui améliore les matériels d’artillerie, ainsi le fameux canon de 75 ou des modèles divers de projectiles.

Tombé malade, recueilli par son frère Bronislav au château d’Auzouer, il y décède en décembre 1909. Sa notice nécrologique, dans le « Bulletin polonais littéraire, scientifique et artistique », indique qu’il parlait très bien la langue et qu’il avait gardé un lien étroit avec les associations et la diaspora polonaises.

5-Thadée Eugène, né en 1858, est le dernier fils de Jean Napoléon.  Entré à Saint Cyr en 1878 (promotion des Zoulous), il est classé à l’entrée 200ème sur 370 et en sort 321ème sur 352.

Ayant fait le choix de la cavalerie, sa carrière sera relativement stable au plan géographique et militaire. Muté au 14° régiment de chasseurs à cheval de Dôle en 1881, il rejoint en 1885 le 6° à Lille où il fait toute sa carrière ou presque. C’était un cavalier accompli, habitué des concours hippiques, nombreux à cette période d’avant guerre, âge d’or de cette arme avant l’apparition des blindés.

Koszutski est chef d’escadrons en août 1914 au moment de l’offensive allemande. Il commande les 7èmeet 8ème escadrons détachés par le 6° Chasseurs à Maubeuge pour défendre les ponts qui mènent à la ville. La prise de la place par les Allemands, le 7 septembre, envoie en captivité les troupes qui y sont installées dont la demi-brigade et son chef qui passe toute la guerre en Allemagne.

Résidant à Lille après sa libération (Rue Basse, 40), le commandant Koszutski s’était ensuite fixé à Commercy où il est décédé en en 1933.

Une conclusion patriotique

Il serait difficile de trouver aujourd’hui cinq frères officiers. Cet exemple, qui étonnait déjà leurs contemporains, révèle la fascination de l’état militaire qui devait être forte dans la famille Koszutski. Elle rencontre deux volontés de revanche, celle de la Pologne disparue et surtout celle de la France vaincue en 1870.

Plusieurs points communs sont repérables dans le parcours de la fratrie. D’abord, une conclusion décevante après un début prometteur. En dépit de leur formation initiale brillante, aucun Koszutski n’accèdera au généralat. Pourtant, les deux derniers sont de la génération des chefs de la Grande Guerre (Galliéni 1849, Foch 1851, Joffre 1852, Pétain 1856). Witold est décédé trop tôt pour jouer le rôle qui aurait pu être le sien dans une artillerie devenue essentielle lors du conflit. Thadée, fait prisonnier dès le début des opérations, n’a pu donner la mesure de ses compétences.

Les cinq frères Koszutski, tous « boursiers avec trousseau » lors de leurs études, ont profité des largesses de l’Etat français qu’il soit impérial ou républicain. Tous ont été distingués par la croix de la Légion d’Honneur, certains jusqu’au grade d’officier : Alexis en 1886, Jean en 1889, Witold en 1894 et enfin Thadée en 1905, de plus officier en 1920 (pour la défense de Maubeuge). Ils reçurent aussi des décorations étrangères, ainsi les ordres du Soleil Levant, de la Couronne du Siam ou le Nichan Iftikhar, autant de reconnaissance de la variété des missions qui leur ont été confiées.

Faute de descendants mais aussi du fait de l’installation des générations suivantes dans d’autres régions de France, il ne reste plus de Koszutski à Douai. Gardons toutefois en mémoire ce clan précurseur pour ses caractéristiques uniques mais aussi, tels qu’ils apparaissent dans les archives, par ses traits plus privés, ainsi la cohésion extraordinaire de ses membres, tous soudés par le respect de la culture polonaise et l’amour sans réserve du pays d’accueil.

Merveille d’internet

Nous avons reçu, voilà quelques temps, cette intéressante communication d’un descendant de la famille Koszutski (Daniel Madon, cf le message plus bas) qui complète heureusement notre article :
« Bien entendu nous avons toujours évoqué (sans les avoir connus) nos ancêtres polonais. La famille portait le nom de : Leszczyk Koszutski. Le géniteur était Jean Napoléon dont vous relatez parfaitement l’histoire, marié à Rosalie charlotte Augustine Eugénie Le Hardy de Beaulieu (née en 1823, décédée en 1879). Ils eurent 7 enfants (2 filles et 5 garçons) dont notre arrière-grand-père :
Bronislaw Jean Leszczyk Koszutski qui, après sa carrière militaire, vécut très longtemps au château de famille le Haut Villaumay commune d’Auzouer-en-Touraine (Indre et Loire) avec son épouse Marguerite Charlotte Mahier.  Ils sont tous deux décédés au château du haut Villaumay. Le mari le 26 décembre 1938 et son épouse le 15 juillet 1933 (étant elle-même née à Tours le 12 novembre 1862)

Ils sont enterrés tous les deux dans le caveau familial à Château-Renault. Ils ont eu 4 filles : Edwige Koszutska qui épousa Bernard Madon (mon grand oncle), Hélène Koszutska qui épousa Gabriel Madon (mon grand-père). Leurs 2 autres filles, Marie et Anne sont mortes en bas âge .
Mes  grands-parents sont également enterrés à Château-Renault dans le caveau familial. Ils vécurent longtemps à Dijon où mon grand-père était avoué près la Cour d’Appel. Ils sont décédés également au château du Haut-Villaumay : Gabriel Madon le 29 mai 1943 et son épouse Helene le 25 avril de la même année… Il est dit dans la famille que notre grand-père se laissa mourir de chagrin après le décès de sa femme…..

Mes grands parents eurent 5 enfants, Léon, mon père, né à Dijon le 6 décembre 1912, docteur en Droit, époux d’Andrée Jeanne Germaine Boisset, Marguerite, Bernadette, André,  époux de Paulette Hugé et Geneviève, sœur bénédictine.

Famille Madon au château du Haut Villaumay
Bronislaw Koszutski entouré de ses enfants et petits-enfants au château du Haut Villaumay

Nous avons gardé le château du Haut-Villaumay depuis le partage en 1950 entre les deux frères Madon, dans lequel nous avons surtout profité des moments de vacances
et ensuite après le décès de notre père en 1967, nous l’avons gardé en indivision . Nous venons de le vendre…

Nous ne parlions pas entre nous de Douai mais souvent des Koszutski. Car dans le vestibule du château du Haut Villaumay, il y avait le tableau avec les armoiries de la famille et dans le grand salon aussi avec une couronne comtale et une devise « Dieu protège le Haut Villaumay ».

Ce fut pour mon arrière-grand-père la réalisation de sa vie car c’est lui qui fit agrandir une maison à l’origine bourgeoise pour en faire un château (tour ronde copiée sur le château de Chaumont sur Loire et tour carrée copiée sur le palais ducal de Florence). Il y adjoignit un tennis et des communs : écurie, garage et logements pour employés.

On peut comprendre son envie de congé sur congé quand il était militaire pour aller vivre une vie de châtelain tourangeau avec son épouse tourangelle et environ 10 à 12 personnes qui vivaient et travaillaient au château : cocher, cuisinière, jardinier,  servantes etc. Tout ce monde ainsi que les fermiers car il y avait trois fermes qui dépendaient du château avec plus de 600 ha.

De là, Jean-Bronislaw rendait visite à ses voisins également châtelains. Toutes les communes aux alentours avaient souvent deux ou trois châteaux.   C’était une autre époque. Il y recevait ses enfants et petits enfants issus des mariages de ses deux filles Edwige et Hélène.

Ma grande tante Edwige, mariée avec Bernard Madon officier cavalier, eurent trois enfants : Jean, Claude épouse de Montaudry et Françoise épouse Boulle. »