Bon, on critique souvent, c’est d’ailleurs l’objet de ce blog car il faut avouer qu’il y a de la matière. Mais pour cette fois, un peu de nuance positive. Avez-vous entendu parler du FIGRA ? Sans doute pas, comme 99% des habitants du Douaisis mais c’est dommage.
D’ailleurs, histoire d’actualiser le sujet, on vous met là le programme de 2023, tout aussi riche que celui de 2022.
Déménagé du Touquet voilà deux ans pour arriver à Douai, le Festival International du Grand Reportage d’Actualité permet durant une semaine de voir pour un prix modique toute une série de documentaires sur de nombreux sujets avec trois avantages absolus : le grand écran, le Dolby stéréo et des sièges confortables.
Bien sûr, on peut discuter de la programmation qu’on croirait sortie d’une grille de France Culture mâtinée de NUPES sur un zeste de ZADiste mais en y regardant bien, on y trouve des pépites étonnantes. Entre deux odes aux migrants et trois dénonciations du capitalisme, on donne au festivalier qui sait choisir la possibilité d’un autre regard sur le monde. Pourquoi s’en priver ?
On peut ainsi regarder tout ce qu’on ne peut voir à la télé dès l’instant où on cherche, sur ce stock de plus de 80 documentaires, des sujets originaux qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Bien traités pour la plupart, ils font partie des expériences qui vous donnent l’impression d’être plus intelligent en sortant qu’en y entrant.
Retenons ainsi l’extraordinaire « La mémoire de mon père » qui, loin des clichés dolosifs habituels, décrit l’accompagnement singulier offert par une fille à son géniteur. Quand rôde Alzheimer, cette célébration du présent – le passé s’évanouit, l’avenir est compté – vaut tous les messages du monde.
Pensons aussi au documentaire sur Robert Badinter, sa lutte contre la peine de mort qui ponctue un parcours d’exception. On ne peut s’empêcher d’avoir un brin de nostalgie devant ces images d’archives, celles d’une période si étrangère quand on observe le beau langage qui y était la norme et les DS 21 le mode de transport des ministres.
Bien sûr, le FIGRA douaisien en est à ses débuts, on doit faire le pari d’une amélioration de son organisation, avec le retour d’expérience qui convient.
D’abord sur la communication d’un évènement si rare dans notre ville. Sa célébrité viendra sans doute avec le temps mais l’enjeu d’une meilleure connaissance par l’opinion locale – pas seulement les intellos – ne serait pas inutile. On reconnait que ce genre de boulot est une gageure à Douai mais les marges de progrès sont là.
Pensons aussi à un lien plus net avec les commerces de la ville, en premier lieu les restaurants qui cette année – il faut le saluer – ont fait un effort sur l’heure de fermeture. On peut aussi espérer un palmarès plus sélectif quand on sait qu’environ un quart des documentaires sont primés, ce qui ne manque pas de diluer la force des prix.
Bref, en dépit de ces réserves mineures, c’était bien ce FIGRA. On y laisse des sous comme nous l’avons déjà expliqué mais c’est vraiment pour une bonne cause. Car, outre les découvertes médiatiques explosées plus haut, on peut faire le pari que tous ces « extérieurs » , amateurs, réalisateurs, producteurs, journalistes, découvrent pour la première fois notre ville. C’est une occasion parfaite pour la faire connaître au delà des bords de la Scarpe.
L’année prochaine, Douai Vox prend un « pass » hebdomadaire ! Faites comme nous !
Max aime apprendre mais parle un peu souvent à la première personne. C’est un travers qu’il combat difficilement. Va falloir l’aider. Il adore la Scarpe et l’orgue de St Pierre, surtout les basses.
Une « bougie « dans la nuit…
Mal vendu, mal géré, beaucoup trop compliqué pour un début dans une ville intellectuellement (entre autres) sinistrée, dommage, ça ressemble à l’ouverture d’un nouveau commerce (exceptionnel à Douai) alors que l’on accueille la coupe du monde!
Aurait mérité une pub sur plusieurs semaines, des invitations à être membres du jury pour tous, une programmation attirante (le boulodrome international en exemple !)
Les sponsors potentiels ont-ils été contactés ? Ont ils répondu ?
Pour ma part,informé tardivement, pensant que les projections commençaient à 19h45 et se terminaient à je sais pas… J’ai préféré regarder la TV… Excellents reportages…
Il y a évidemment eu des défauts à quelques endroits mais laissons à ce festival le temps de prendre. Ce sera le cas si les promoteurs mouillent leur chemise un peu plus intelligemment. Une info : il y avait de nombreux juries, sans doute trop d’ailleurs, mais ils donnaient l’occasion, par exemple à des lycéens, de donner leur avis. Après, la programmation est un peu trop intello de gauche révolutionnaire anticapitaliste, c’est sans doute le défaut majeur du bidule.